LA CHRONIQUE DE STEFANO LUPIERI

Pour Les Échos

Après Boeing il y a quelques semaines, Airbus vient à son tour d’annoncer qu’il voulait faire voler ses avions avec 100% de biocarburants. Une étude pour tester les performances du «kérosène vert», qui pour l’instant ne peut excéder 50% du mélange, vient d’être lancée. Peu de temps auparavant, dans un effort inédit de transparence, l’avionneur européen avait dévoilé que ses 863 appareils livrés en 2019 émettront au total, sur leurs vingt-deux années d’exploitation, 740 millions de tonnes de CO2. Soit l’équivalent des rejets globaux de la France sur une année. L’utilisation de ces SAF («sustainable aviation fuels») issus d’huiles recyclées, déchets agricoles ou forestiers, a vocation à réduire ces émissions de 80%. Leur avantage, c’est qu’ils peuvent être utilisés avec des motorisations classiques. Leur inconvénient, c’est qu’ils coûtent cher à produire et que leur disponibilité est encore très loin de pouvoir satisfaire les besoins à venir. 100 millions de litres sont espérés pour 2021 alors que le transport aérien a englouti en 2019 360 milliards de litres de kérosène. La feuille de route du gouvernement français prévoit de monter à 5% de biocarburants d’ici à 2030. Largement insuffisant pour les militants de Greenpeace qui n’ont pas hésité il y a quelques semaines à peindre en vert la carlingue d’un avion à Roissy pour dénoncer l’illusion que représente encore à leurs yeux l’avion propre. Après de vifs débats, l’Assemblée nationale a voté le 10 avril, dans le cadre de la loi climat, la suppression de certaines lignes intérieures en cas de trajet alternatif possible en train de moins de deux heures et demie. Un vrai changement de cap. Mais encore bien timide eu égard aux enjeux.

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