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La Banque mondiale finance des projets dans les pays en développement pour réduire la pauvreté et favoriser la croissance.
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La Banque mondiale a adopté un nouveau plan d’action quinquennal sur le changement climatique pour aligner ses flux de financements sur les objectifs de l’Accord de Paris d’ici 2023, a annoncé l’institution début avril. Elle rejoint la Banque européenne d’investissement (BEI) au rang des banques publiques de développement se transformant en banque du climat. La BEI a annoncé l’année dernière qu’elle ne financerait plus les énergies fossiles et qu’elle alignerait ses activités sur l’Accord de Paris.

Nous avons présenté à notre conseil d’administration les éléments clés du nouveau Plan d’action de la Banque mondiale sur le changement climatique“, déclare David Malpass, président de la Banque mondiale. L’établissement financier, dont 189 pays sont actionnaires, a pour mission de financer les pays en développement afin de lutter contre la pauvreté et assurer la croissance de leur économie. “Pour réaliser notre double objectif de réduction de la pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée, il est essentiel que le groupe de la Banque mondiale aide les pays à intégrer pleinement climat et développement“, explique-t-il.

Retour des États-Unis dans l’Accord de Paris

L’institution adopte ce plan peu de temps après que le retour des États-Unis, son premier actionnaire, dans l’Accord de Paris sous l’impulsion de la présidence de Joe Biden. Il y a quatre ans, Donald Trump avait sorti les États-Unis, deuxième plus gros émetteur de CO2 du monde, de cet accord qui a pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle.

Concrètement, la Banque mondiale prévoit d’aligner toutes ses nouvelles opérations à l’Accord de Paris d’ici 2023. Ses deux bras armés financiers mettront un peu plus de temps. Quelque 85 % des projets financés par l’IFC (International finance corporation), l’activité d’investissement privé de la Banque mondiale, et par la MIGA (Multilateral Investment Garantee Agency), son agence de garantie, le seront en 2023, et 100% le seront en 2025, a précisé la Banque.

Autre volet du plan : la Banque veut faire passer de 26 % à 35 % la proportion des financements consacrés au climat dans les cinq ans. La moitié de ces financements auront pour objet l’adaptation et la résilience aux effets du changement climatique, le reste étant consacré aux solutions pour l’atténuer. “Il s’agit de répondre d’abord aux besoins de décarbonisation des pays“, explique Stéphane Hallegatte, principal économiste de la cellule climat à la Banque mondiale. “L’objectif est de faire du développement qui soit désormais compatible avec les questions climatiques. Ce que nous ne voulons pas, c’est utiliser 35 % de nos ressources sur le climat et voir le reste de nos actions complètement déconnectées du sujet“, ajoute l’économiste.

Transition juste

La Banque mondiale privilégiera les projets d’énergie renouvelable, de transports publics, de gestion des forêts. L’institution de développement, qui ne finance plus de projets de centrales au charbon depuis 2010, va aussi soutenir une transition juste hors du charbon. Elle veut notamment favoriser le transfert de compétences des employés de l’industrie du charbon vers de nouveaux métiers, mais aussi aider les pays dépendant du charbon faire la transition vers des énergies plus propres.

La Banque mondiale, qui est “le plus grand fournisseur multilatéral de financement climatique pour les pays en développement“, a financé pour 83 milliards de dollars de projets liés au climat depuis cinq ans, dont 21,4 milliards pour l’année 2020 seule.

La rédaction avec AFP

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