Source IREF.

mercredi 5 janvier 2022, par François Turenne

Le texte était attendu pour 2021. La Commission européenne aura fait languir les Etats membres jusqu’au dernier jour de l’année pour dévoiler son projet de « taxonomie verte », c’est-à-dire, en langage technocratique bruxellois, la classification des activités économiques permettant de déterminer celles qui peuvent être considérées comme « durables sur le plan environnemental ».

Douce surprise, le nucléaire, un temps écarté, figure bien dans le texte. La Commission et les dirigeants européens ont fini par se ranger aux arguments de bon sens, défendus en particulier par la France. Les Allemands ont, pendant de longs mois, tenté d’exclure le nucléaire de tout projet de financement européen. Mais la flambée exceptionnelle des prix de l’électricité est venue rappeler que les Européens ne pouvaient faire l’économie d’une énergie bon marché et à même de réduire la dépendance au gaz russe. EDF pourra émettre des obligations vertes afin de financer les travaux du « grand carénage » ou la construction de nouveaux EPR. C’est une excellente nouvelle pour toute une filière.

La victoire n’est pour autant pas totale car, pour contenter les Allemands, les négociateurs de la Commission ont posé des limites. Seront considérées comme « durables » les centrales nucléaires existantes et celles qui seront construites d’ici 2045. Le label vert du nucléaire n’est donc assuré que temporairement, et celui-ci est donc considéré comme une énergie « de transition » (comme le gaz, pourtant plus polluant) et non comme une énergie « d’avenir », appellation réservée aux énergies renouvelables. L’UE entend, en outre, durcir la réglementation sur le traitement et le recyclage des déchets radioactifs. Une façon d’entraver la filière nucléaire sans le dire !

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