Ce mardi 22 août s’est tenue une conférence de presse à la préfecture, au sujet de l’explosion des cas de Dengue dans les communes de Martinique. L’ARS, la CTM ainsi que la préfecture appellent la population à être vigilante et à ne pas rester sans rien faire face à l’épidémie. La CTM prévoit d’accompagner les martiniquais en mettant en place un réseau de prévention. Reportage photos : Roland Dorival.

“Nous voulons faire en sorte de pouvoir toucher un maximum de personnes”

Laurence Gola de Monchy, secrétaire générale de la préfecture

C’est une nouvelle qui ne surprend pas beaucoup de monde. La Martinique est désormais placée en phase épidémique de Dengue. Une situation naturellement alarmante pour les institutions de notre île, qui ne se sont pas faites attendre pour réagir. Ce mardi 22 août, la préfecture de la Martinique a organisé une conférence de presse en partenariat avec l’ARS ainsi que la CTM, afin de faire le point sur le danger qui guette les Martiniquais. “Nous voulons faire en sorte de pouvoir toucher un maximum de personnes”, se permet de rappeler Laurence Gola de Monchy, secrétaire générale de la préfecture. “Nous mettons tout en œuvre dans le but de freiner cette épidémie. Nous avons déjà commencé une campagne de prévention. Plusieurs supports sont mis en place, notamment en langue française, créole et même anglaise afin d’informer un maximum de personnes.”

Une invasion qui pique

Depuis la mi-juillet, les cas de contamination ont explosé d’une façon plutôt inquiétante. “Cette épidémie s’est déclenchée dans le secteur Sud et est désormais présente dans 27 communes de la Martinique”, détaille Anne Bruant-Bisson, directrice générale de l’agence régionale de santé. Parmi elles, 10 enregistrent des d’incidences supérieur à 10%, ce qui est donc important. Concernant l’impact sur la population, l’épidémie aurait causé dans la période juillet-août : 50 passages aux urgences, 10 hospitalisations ainsi que 490 cas repérés par les médecins de ville.” Dans le club des communes qui enregistrent un nombre élevé de contaminations, on retrouve : les Trois-Ilets (55 cas), Schoelcher (34 cas), Fort-de-France (30 cas) et Saint-Pierre (20 cas).

Des comportements à risques

Cette réunion était aussi l’occasion de faire le point sur le comportement des martiniquais, vis-à-vis de l’épidémie. Le message était assez clair, beaucoup de personnes ne prennent pas assez conscience du danger que représente le moustique Aedes Aegypti. “Il y a un très bon niveau de connaissance des martiniquais concernant la Dengue, on est très loin des populations de France hexagonale, explique Etienne Manuel, directeur du Centre de démoustication et de recherches entomologiques. Ils savent ce qu’est le moustique et comment il se reproduit. Malgré ce très haut niveau de connaissance, on observe un faible niveau de passage à l’acte de leur part. C’est ce décalage là qu’il faut qu’on arrive à changer.” D’après Santé Public France, c’est par le sérotype “DENV2”, l’un des 4 virus de la Dengue, que les martiniquais seraient actuellement en proie. La dernière crise importante liée à ce sérotype remonte à plus de 10 ans. Par conséquent, les enfants nés après 2013 ne sont absolument pas immunisés face à ce virus.

Etienne Manuel, directeur du Centre de démoustication et de recherches entomologiques.

L’affaire de tous

La guerre est déclarée face aux moustiques et pour les vaincre, il n’y a pas 36 solutions. L’effort collectif, c’est l’une des clés principales pour freiner l’épidémie. “ Il ne faut pas oublier que les dessous de pots à fleurs, les bacs contenant de l’eau pour nourrir les animaux ou encore les gouttières représentent beaucoup de lieux qui peuvent devenir de potentiels gîtes larvaires, rappelle Audrey Thaly-Bardol, conseillère exécutive.

Audrey Thaly-Bardol, conseillère exécutive.

Ces gîtes sont bien évidemment nuisibles pour la population, y compris nos enfants.” De son côté, la CTM souhaite faire le nécessaire pour accompagner les martiniquais face à cette crise. “La CTM organisera une distribution de répulsifs dans le but de soutenir les foyers qui sont dans le besoin, reprend-t-elle. Lors de la crise sanitaire précédente, nous avions un réseau de prévention et c’est ce réseau aussi qui nous permettra de coordonner nos actions au sein de la population. Nous pourrons ainsi réaliser un travail de proximité afin de combattre l’épidémie aux côtés de la population.”

Thibaut Charles

 

Partager.

Un commentaire

  1. Prévention ? et si on passait plutôt a l’action ! Voisins de Martinique, une invention 100% locale, testée avec succès par l’ARS de Guadeloupe viens d’être primée au concours Lépine international 2023 pour son efficacité à transformer le gite favoris des moustiques en piège mortel sans chimie, sans electricité et sans appâts… On attend quoi pour se défendre contre l’animal le plus mortel au monde ? Que le produit soit fabriqué en chine et importé à prix d’or chez nous ?… http://www.guppytrap.com

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version