CONTRE LES LOIS LIBERTICIDES  CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES QUE LE POUVOIR COUVRE.

Le pouvoir, tant en France que dans ses colonies, s’organise contre les mobilisations qui prennent de l’ampleur contre les violences policières (cf.  Kéziah Nuissier et Michel Zécler), contre sa loi de « sécurité globale », contre les attaques anti-migrants. Il s’organise pour son projet de loi « confortant les principes républicains » qu’il examine en conseil des ministres le mercredi 9 décembre, ex-loi sur le séparatisme qui durcit les dispositifs répressifs.

Nous réclamons le droit de filmer les actes policiers, car c’est revendiquer la possibilité de se défendre contre l’appareil d’État. Nous refusons l’extension du pouvoir de surveillance et l’impunité policière.  

Le pouvoir a compris le risque. Samedi 5 décembre à Paris, la Préfecture de police a interdit militairement la manifestation. D’ailleurs, manière de s’imposer par rapport au pouvoir judiciaire, l’État accorde la « protection fonctionnelle » et un soutien financier aux policiers qui ont battu Michel Zecler… c’est donc bien au nom de cet État que les violences sont commises.

Chez nous, la manifestation appelée par 5 organisations syndicales dans laquelle nos militantEs et sympathisantEs, a réuni ce mardi 8 décembre près d’une cinquantaine de personnes avec leurs flambeaux et slogans  dans les rues de Fort de France en plein confinement. Malgré le dynamisme qui se diffusait, nous n’avions pas le nombre vue l’ampleur de l’enjeu en cours et surtout de la rude  et longue bataille pour laquelle nous avons à gagner des forces.

C’est notre responsabilité aux militantEs des différentes tendances anticolonialistes et démocratiques, de construire des mobilisations LARGEScapables de faire reculer ce gouvernement répressif. Bien sûr, qu’on ne peut pas gagner avec une simple manifestation ou même deux ou trois dispersées. Elles  sont cependant indispensables pour construire un mouvement de résistance et de victoire.

Appuyons-nous sur nos acquis : d’abord, les secteurs du mouvement ouvrier : c’est incontournable ! Il nous faut les convaincre aux initiatives unitaires intersyndicales, puis les organisations militantes à la fois du terrain social, féministe et écologiste et encore les différents collectifs contre les violences tant des services de police que des groupes privés de sécurité (les 10 d’Océanis, sévices contre Kéziah, multiples matraquages de rues), et enfin les organisations de juristes et d’avocats, de défense des droits de l’Homme.

Organisons toutEs ensemble dans les quartiers et dans les bourgs, desréunions unitaires rassemblant  syndicats, éluEs,  associations et la population. 

DU SAR au PADM : UNE RÉVOLUTION ?

À entendre Louis Boutrin, on jugerait que le passage du Schéma d’Aménagement Régional (S.A.R) à l’époque de la Région sous direction Letchimy pour l’essentiel, au Plan d’Aménagement et de Développement de la Martinique (P.A.D.M) sous direction Marie-Jeanne, il y aurait une coupure radicale. Lenteur d’hier, rapidité promise… pour demain. Dépendance de l’État hier, autonomie de décision et d’exécution pour demain. Caractère non contraignant hier, possibilité d’imposer les règles demain. Tout cela découlerait de l’expertise juridique du Gran Sanblé et de sa capacité de s’inspirer de l’exemple corse. On aimerait croire à cette jolie musique tant les questions de l’aménagement du territoire, du développement durable, de construction d’un équilibre société/nature sont des questions urgentes. Malheureusement :

1) La CTM en 5 ans n’a pas fait preuve d’une célérité exemplaire ! Il serait presqu’indécent d’insister…

2) Le “projet de société” sur lequel prétend s’appuyer le PADM promis, est celui du programme électoral de 2015. Il suffit de rappeler que ce projet était porté à la fois par les Patriotes et les représentants patentés du Capital pour dissiper toute illusion. Il ne s’agira en rien de porter un changement à l’organisation capitaliste et coloniale de la dite société.

3) À supposer qu’on feigne de croire le contraire, la pratique de l’architecte et du maître d’ouvrage de ce PADM en matière de rapport avec le mouvement syndical et plus largement le mouvement social est un obstacle évident à toute construction d’un rapport de forces avec l’État !

Dans une réunion de présentation du PADM au CÉSECÉM, Louis Boutrin s’est plutôt vanté de ses bons rapports avec les tenants du pouvoir français !

Ce petit détail résume tout.

FANON : LE LIRE VRAIMENT !
On ne peut que se réjouir que le 60ème anniversaire de la mort de Fanon soit l’occasion d’évocations et de reconnaissance jusque dans les radios et télés les plus officielles. L’intérêt de ce phénomène comme de l’attribution du nom de Frantz Fanon à des rues et autres établissements, est d’inciter à se pencher sur son œuvre, de réfléchir sur son exemple. Profitons-en pour dire qu’une lecture, qu’une relecture n’ont de sens que si elles sont critiques, c’est-à-dire soucieuses de mettre en valeur les apports souvent lumineux d’un auteur et en même temps de réfléchir aux limites pour les dépasser comme Fanon l’a fait lui même de son premier à son dernier ouvrage.C’est bien ce à quoi s’est consacré notre camarade Philippe Pierre-Charles dans son ouvrage « Frantz Fanon l’héritage » dont nous ne saurions trop recommander la lecture. Cela nous changera de certaines redites approximatives voire de regrettables contresens parfois très intéressés. ( PIERRE-CHARLES Philippe. – Frantz Fanon, l’héritage.  K éditions – Deuxième édition 2012 -Prix 22€ ).

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