Le 13 octobre 2023 marque la journée nationale de la résilience, un moment de réflexion sur la capacité de nos sociétés à faire face aux défis posés par un monde en constante évolution. En Martinique, cette question prend une dimension particulière, puisque la résilience ne concerne pas seulement notre capacité à rebondir après une catastrophe, mais aussi la solidité de nos infrastructures et réseaux face aux aléas naturels. Steve PATOLE, Président de la FRBTP Martinique, nous offre une vision éclairée sur la situation actuelle et plaide pour une prise de conscience collective. Dans cette tribune, il souligne l’importance de considérer le citoyen comme le premier concerné par la non-résilience de nos systèmes et l’urgence d’agir pour garantir sa sécurité.

Philippe PIED


LA TRIBUNE DE STEEVE PATOLE


INFRASTRUCTURES ET RÉSEAUX DE MARTINIQUE :

LE CITOYEN, PREMIERE VICTIME DE LA NON-RÉSILIENCE

L’ACTIVITÉ DES TRAVAUX-PUBLICS, SEULE RÉPONSE AUX INSUFFISANCES ACTUELLES

Steve PATOLE, Président de la FRBTP Martinique

Avec l’adoption la loi de modernisation de la sécurité civile le 13 août 2004, le Gouvernement a affirmé l’ambition de rendre le citoyen acteur de sa sécurité et s’est engagé dans une démarche de développement de la culture de la préparation au risque et à la menace.

Cet enjeu se pose avec une acuité particulière à la Martinique compte tenu de la vulnérabilité du territoire à de nombreux aléas, dans un contexte de dérèglement climatique accéléré. Le plan d’action «Tous résilients face aux risques», élaboré dans ce contexte d’intensification des crises a dessiné plusieurs axes de travail visant à renforcer la résilience des populations face aux risques majeurs, à leurs manifestations et à leurs conséquences.

C’est dans ce cadre qu’a été instaurée une journée nationale de la résilience (JNR) dont la première édition, lancée en 2022, a totalisé près de 2 000 actions sur l’ensemble du territoire national à destination de tous les publics, dont près de 700 dans les établissements scolaires. Fort de ce succès, la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales et de la ruralité a annoncé le 31 mars dernier l’organisation de l’édition 2023 et la pérennisation du dispositif JNR chaque année le 13 octobre, journée internationale de la prévention des risques de l’ONU.

A la Martinique, chaque épisode de pluies intenses, de vents violents, de houle énergétique ou d’orages et de foudre est une occasion de constater la relative vulnérabilité des infrastructures et réseaux. Il n’y a, la plupart du temps, pas grand-chose à faire pour les citoyens sinistrés, sinon de constater qu’ils sont privés de services essentiels à une vie normale. Les habitants et les acteurs économiques privés pour des durées plus ou moins longues de ces services essentiels sont les premières victimes de dégâts trop fréquents aux réseaux et aux infrastructures. Les « coups de gueule » désormais classiques dans certains médias montrent que les citoyens attendent plus et mieux des collectivités locales et des concessionnaires de réseaux publics. Sont concernés, les réseaux routiers et les ouvrages d’art, les réseaux d’eau potable, d’électricité, de communication et les réseaux collectifs d’assainissement qui ne sont généralement pas adaptés aux conditions extrêmes dans lesquelles ils devraient pourtant continuer à remplir le rôle pour lequel ils ont été conçus. Les entreprises de Travaux-Publics de Martinique se retrouvent bien malgré-elles au cœur de cette problématique, car elles sont bien entendu appelées à la rescousse pour réparer des dégâts dans l’urgence.

Dans une configuration idéale, les Maîtres d’Ouvrage devraient également confier l’entretien régulier des réseaux et des infrastructures aux entreprises spécialisées. Et seuls des ouvrages adaptés aux aléas auxquels ils seront confrontés pendant leur durée de service ne devraient aujourd’hui être réalisés, mais ce n’est pas toujours le cas pour des raisons de contraintes budgétaires. Les entreprises de Travaux Publics ne sont en réalité que des exécutantes des volontés et des décisions politiques.

Le besoin de résilience des services publics offerts aux administrés ne sera donc correctement satisfait que le jour où un niveau d’activité des entreprises de travaux sera revenu à la hauteur des enjeux auxquels la Martinique est déjà confrontée. C’est en effet grâce à la régularité et l’ampleur des travaux entrepris par anticipation que la Martinique sera plus résiliente, permettant ainsi au citoyen de se concentrer sur des besoins de résilience plus à sa portée.

Steve PATOLE, Président de la FRBTP Martinique

 

 

 

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