Les métiers du BTP sont des métiers d’avenir où il ne manquera jamais de travail, surtout pour les jeunes martiniquais qui en veulent. Ce n’est pas une « voie de garage » bien au contraire…ils permettent d’évoluer très rapidement… pour ceux qui souhaitent travailler.

Guy André Montredon de Preventis Antilles Guyane


De tous les secteurs de l’économie, celui du bâtiment est incontestablement l’un des plus importants. Pourtant, il souffre d’un déficit d’image et doit engager des actions volontaristes pour attirer, séduire et embaucher des jeunes. C’est dans ce contexte que Fabrice Belliard président de la Holding FPB, en compagnie des professionnels du secteur, de Preventis Antilles Guyane et de Operatis 97, a reçu une dizaine d’entre eux, issus de la Mission Locale de l’Espace Sud (Milsud), à la recherche d’une voie pour l’avenir, afin qu’ils puissent découvrir les opportunités offertes dans ce secteur d’activité. C’était ce mercredi 4 avril aux « Roses d’Acajou »*  au Lamentin.

Trois heures durant, ils ont ainsi pu visiter le chantier, découvrir les métiers, et poser aux professionnels plombiers, électriciens, maçons, soudeurs, présents sur place, des questions sur l’activité BTP.

Inscrits à la Mission locale du Sud (MILSUD), représentée par Mme Mireille Poulin, ces jeunes (entre 18 et 25 ans) ont écouté avec attention les conseils et recommandations de ceux-ci, mais aussi du responsable de Preventis, Guy André Montredon, coordonnateur de chantier et spécialiste des CFA depuis 2020, et de Jean-Marcellin Saxemard du bureau d’études Opératis 97, AMO des Roses d’Acajou.

En Martinique, la moyenne d’âge des salariés de ce secteur est déjà plutôt élevé, et avec le vieillissement de la population constaté cela risque de ne pas s’améliorer. Cependant, tous les professionnels du secteur s’accordent à le dire « le BTP est un métier d’avenir », les jeunes y ont leur place, et il y a urgence de renforcer l’attractivité du secteur, notamment dans un contexte de vieillissement des effectifs.

La construction fait partie de notre quotidien et frappe toujours l’imagination du grand public. Pour illustrer une activité économique, la télévision recourt souvent à des images du bâtiment. Bâtir est une seconde nature : les enfants jouent avec des cubes ou construisent des châteaux de sable et les adultes dessinent des plans de construction « pour de vrai». Tout le monde connaît et se trouve en contact quotidien avec le bâtiment. Nous apprécions les résultats et en déplorons les défauts.

Mais l’opinion que les gens se font du secteur et de la profession est nettement moins positive. Le BTP a un problème d’image de marque.

Beaucoup de pays européens sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du BTP, nous sommes dans ce cas. Les entreprises éprouvent des difficultés à recruter du personnel compétent, un manque auquel certaines entreprises locales ou autres n’ont pas d’autre choix que faire appel à de la main d’œuvre venue d’ailleurs.

Malheureusement, ces jeunes optent de plus en plus pour des formations à l’image de marque plus «moderne» et veulent au moins pouvoir travailler avec un ordinateur. À cela s’ajoute le fait qu’ils ne choisissent plus automatiquement la même profession que leur père ou grand-père. La mobilité sociale leur offre la possibilité de suivre des formations plus poussées et de gravir ainsi les échelons de la société.

Comme le souligne M. Montredon « Si il y a de la place dans des métiers, c’est bien dans les métiers du Bâtiment » et de poursuivre « dans le Bâtiment il y a 1000 métiers, on a le choix. On peut choisir ce qu’on veut, ce qu’on aime, se passionner pour quelque chose …il y a vraiment des places à prendre. Sur des chantiers aujourd’hui je vois des ouvriers qui ont 62, 63, 67 ans des fois, c’est énorme. À côté, on a des jeunes de 16, 18, 20 ans et qui n’ont pas de perspectives, à qui on n’a peut-être pas proposé ce qu’il fallait quand il le fallait et aujourd’hui on se bat avec d’autres CFA pour les motiver pour qu’ils puissent rentrer dans le cadre, pour que demain, le Bâtiment en Martinique, soit une affaire de bâtisseurs martiniquais, de jeunes bâtisseurs martiniquais. »

« Il faut rappeler aux jeunes, mais aussi aux parents que ce sont des métiers très évolutifs »

Aujourd’hui il y a un déficit de carreleurs, de plombiers, de maçons, de peintres… un déficit de tous les corps de métiers TP/BTP, donc il y a des places à prendre, « prenez-les, soyez dans le train ! ». Ce sont effectivement des métiers « évolutifs », aujourd’hui il est parfaitement possible de démarrer comme apprenti et de se retrouver quelques années après chef d’entreprise. Il n’y a pas beaucoup d’autres métiers qui offrent cette possibilité.

La mission locale quant à elle est là pour les épauler et conseiller ces jeunes dans leur futur métier. Cela passe entre autre par des formations et des visites d’entreprises dans tous secteurs. Un dispositif national, le SEJ, qui remplace la garantie jeunes, a été mis en place afin de comptabiliser des heures d’ateliers pendant 6 ou onze mois afin de savoir ce qu’ils souhaitent faire. Ils sont rémunérés pour cela ! Et à Madame Poulin de confirmer « Tout faire pour aiguiller du mieux que possible les jeunes martiniquais vers le métier qui sera le leur le plus longtemps que possible ».


La SCCV « Les Roses d’Acajou », est une opération en VEFA de 64 logements réalisée par la Holding FPB fondée par Fabrice Belliard. Cette opération en vente état futur d’achèvement a été vendue à la société Ozanam qui deviendra in fine propriétaire définitif. Cette opération, bénéficie d’une convention signée avec EDF Martinique en matière de construction de bâtiments éco efficaces, dans le but de diminuer au maximum ses consommations énergétiques afin de servir le territoire et les usagers de ceux-ci. Commencée en décembre 2021 elle sera livrée en juin 2023.

Operatis 97 est un bureau d’études fondé en 2020 par Jean-Marcellin Saxemard. Ils agissent ici en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage pour le groupe FPB Holding. Cette entreprise compte déjà à son actif, après seulement 2 ans d’existence, une quinzaine d’opérations très variées avec des stades d’avancement différents. Son métier ? Accompagner les entreprises privées ou publiques dans l’acte de construire, de l’idée du promoteur à la livraison du chantier. Il y a aussi l’ensemble du management, le suivi du chantier jusqu’à la fin du délai de parfait achèvement.

 

Preventis Antilles Guyane entreprise agréée, conseille et forme les professionnels dans la mise en place de formations, de dispositifs et autres moyens, mais aussi dans l’élaboration et l’analyse d’études liées à la santé, à la sécurité, à la sensibilisation à tous les dangers et autres risques professionnels. L’évolution rapide du marché, contraint les entreprises à se concentrer uniquement sur leur activité. Ils exercent aux Antilles et en Guyane sur les principaux secteurs suivants :Coordination de chantiers (coordinateurs SPS. Et missions OPC), le Contrôle réglementaire (Contrôle électrique et Contrôle des appareils & accessoires de levage), et les Formations (ATEX, CACES, Habilitations, Secours-Santé, Sécurité). Pour Guy André Montredon, « l’évolution rapide du marché, contraint les entreprises à se concentrer sur leur activité. Nous leur proposons. De confier à nos équipes de professionnels, leurs besoins en préventions. ».

La mission Locale de l’Espace Sud, avec plus de 6.000 jeunes inscrits, exerce une mission de service public de proximité afin de permettre à tous les jeunes de 16 à 25 ans de surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle et sociale. Leur travail de terrain fait d’eux des experts jeunesse accomplis, capables de répondre aux problématiques concrètes de la jeunesse et de leurs orientations pour la vie de tous les jours, mais aussi de leur avenir professionnel. Son succès est porté par quarante salariés, en prise directe avec les jeunes. Chacun met ses compétences, son écoute et ses paroles au service des filles et des garçons qui poussent la porte de l’association présente dans les douze communes du sud.

 

Philippe Pied

 

 

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Un commentaire

  1. PAOLO Karl on

    Article intéressant mais il n’y a pas un mot sur le niveau des salaires et des rémunérations, sur la pénibilité et sa prise en compte et sur le fait que dans certains corps d’état du second oeuvre comme le carrelage, si on peine à trouver des compétences, c’est au moins en partie en raison du fait que ceux qui en disposent préfèrent créer leur propre entreprise artisanale plutôt que de rester salarié d’une entreprise dans lesquelles si les tarifs proposés à la clientèle ont pris l’ascenseur, les salaires stagnent ou n’évoluent que de manière très limités.
    On ne peut pas avoir la prétention d’attirer des jeunes dans ces professions sans traiter, du même coup, du contenu des emplois proposés, de leur pérennité et de leur précarité comme de leur rémunération.
    Aujourd’hui, l’apprentissage est un bon filon puisque de très généreuses primes à l’embauche ont été mises en place pour les employeurs : 5 000 euros pour le recrutement d’un apprenti mineur, 8 000 euros s’il a plus de 18 ans. Résultat : embaucher un apprenti, c’est devenu « gratuit ou presque », comme le claironne sur son site l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) : si l’apprenti a moins de 20 ans, il coûtera zéro euro à l’entreprise ; s’il a entre 20 et 25 ans, 175 euros seulement par mois. A ce tarif-là, qui s’en priverait?
    Ne devrait-on pas s’interroger sur les conséquences pour l’emploi de ceux, ayant dépassé 30 ans, ne relèvent plus de ce dispositif? Ne va-t-on pas tout simplement opérer un transfert des emplois d’une classe d’age à l’autre?

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