Elle érige des frontières de plus en plus infranchissables.
Elle bâti des murs. 
Des murs de certitudes, des murs de défiance, des murs de fatalité, des murs derrière lesquels chacun de nous croit se protéger.

Ah si seulement l’autre prenait conscience que tout irait mieux s’il acceptait de changer.

Car, bien sûr, c’est l’autre le responsable.

Et bien évidemment la solution est que l’autre change de posture !

L’autre qui doit changer de posture, c’est celui qui ne fait pas partie de la composante de la société à laquelle j’appartiens, l’autre qui doit changer de posture c’est l’Etat, l’autre qui doit changer de posture ce sont les élus, l’autre qui doit changer de posture ce sont les étrangers, l’autre qui doit changer de posture c’est celui qui ne fait pas partie de mon Eglise, l’autre qui doit changer de posture c’est la Justice quand elle ne va pas dans mon sens, l’autre qui doit changer de posture ce sont les fonctionnaires, l’autre qui doit changer de posture ce sont les patrons, l’autre qui doit changer de posture ce sont les syndicalistes…

Bref, l’autre qui doit changer de posture ce n’est pas moi, bien sûr.

L’autre qui doit changer de posture, c’est tout le monde mais surtout pas moi !

Nos certitudes sont tellement rassurantes

Nos murs tellement protecteurs

Bien fou celui qui voudrait construire un pont !

Nous nous sommes convaincus que par-delà nos murs, les fossés sont si larges et si profonds, qu’ils nous paralysent autant qu’ils nous terrifient.

Mais prenons garde !

Nous ne percevons pas la réalité derrière nos murs.

Notre horizon est bouché. Les murs masquent notre vision.

Alors tenterons nous le pari audacieux des ponts ?

Le pont permet de voir plus loin, d’évaluer la distance qui sépare les deux rives.

Le pont permet des aller retour d’un bord  à l’autre.

Chacun peut, s’il le veut, apporter sa pierre, et construire le chemin qui surmontera le précipice et permettra de rejoindre l’autre.

Persisterons-nous à nous convaincre qu’agir ensemble n’est pas possible, et tout ça par la faute de l’autre ?

Nous donnerons nous bonne conscience en cheminant chacun de notre côté, enfermés dans nos certitudes, en attendant que l’autre change ?

Chercherons-nous toujours à nous rassurer derrière nos murs, ou bien oserons-nous l’ouverture ?

Aurons-nous le courage de casser les murs et de nous exposer ?

Tenterons-nous le pari de l’œuvre collective ?

Oserons-nous construire des ponts pour surmonter les gouffres de nos certitudes, les profondeurs de nos peurs, et les précipices de nos ressentiments ?

Puissions-nous seulement avoir le courage d’essayer !

Guillaume de Meillac

 

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