Jusqu’au 4 juillet, la nature se dévoile derrière les murs du musée du père Pinchon à Fort-de-France. Avec l’exposition photo Au cœur de nos forêts de rivière…, le visiteur fait une plongée dans un inconnu familier, la flore indigène martiniquaise.
Capter la nature sur pellicule. C’est ce qu’a entrepris le conservatoire botanique de la Martinique. À travers le photographe David Lanista, le conservatoire met en lumière la flore indigène lors d’une exposition photo au musée du père Pinchon à Fort-de-France. Sensible à la ruralité, le photographe naturaliste s’est fait une spécialité de saisir des clichés des plantes locales : « Le but est d’amener le public à reconnaître certaines plantes indigènes et en danger pour certaines. » Guidé par des agents du conservatoire botanique, David Lanista a cheminé dans la ripisylve, le long des bordures de rivière, pour trouver matière à nourrir son objectif.

Pour le visiteur, il ne s’agira pas uniquement de s’émerveiller devant des photographies inspirées et inspirantes. Le conservatoire botanique ne cache pas ses intentions : l’éducation et la prévention et ceci pour tous les publics, les plus jeunes comme les moins jeunes. Le photographe le confie : « J’ai commencé juste en faisant du beau. Mais il s’agit d’amener ce travail photographique à sensibiliser le public. Cette collaboration avec le conservatoire botanique m’a donc semblé naturelle. »
Tout comme une scénographie pyrotechnique, l’exposition se finit sur un spectaculaire bouquet final. Deux photos qui ont particulièrement marqué leur auteur. « On a l’impression qu’elles ont été prises dans les mêmes conditions de lumière » alors qu’il n’en est rien. Pour l’une, c’est un rayon de soleil qui a traversé la canopée pour, tel un spot, éclairer naturellement la fleur. Pour l’autre, il s’agit d’un éclairage artificiel.
Une vingtaine de photos exposées, une courte vidéo, un an de travail. Le conservatoire botanique de la Martinique a mis les bouchées doubles pour sensibiliser les Martiniquais à leur propre environnement. Le photographe David Lanista et le vidéaste Philippe Hillion aka Dulidan ont travaillé en binôme. Ce dernier venu du monde de la 3D, s’est mis à la prise de vue réelle. La passion de la nature unit les deux hommes.
L’exposition met en lumière tout un univers local invisibilisé car fragile et peu connu des Martiniquais. « L’objectif de cette exposition est de re-travailler le regard, re-changer notre façon de voir la flore indigène et voir tout ce qu’elle a de beau, de subtile et de fragile », explique Irais Loiseau, chargée d’animation des plans nationaux d’action flore au conservatoire botanique.
Laurianne Nomel
Musée du père Pinchon, 33 rue Professeur Raymond-Garcin, à Fort-de-France. Entrée libre