Révolution socialiste numéro 155;

Le Caricom, marché commun des Caraïbes, vient de fêter son 47ème anniversaire le 4 juillet 2020. Si à l’époque de sa création en 1973, l’objectif de la création d’une zone caribéenne de libre échange, et d’une coordination des politiques dans les domaines des transports, du financement et du développement industriel et régional pouvait sembler à ses membres (et à d’autres) une perspective porteuse de développement pour le Caricom et chacun de ses membres et de leur peuple, force est de constater qu’il n’y a eu depuis, et surtout à partir des années 1980, qu’accroissement de leur dépendance et de leur domination, avec l’emprise du néo-libéralisme et du capital mondialisé.

Aujourd’hui, si un bilan sérieux de leur situation effective est nécessaire, un bilan des résultats pour les populations de leur demande de réparations en 2014 – dans un plan en 10 points – en direction des nations européennes (France, Royaume-Uni et Pays-Bas) ayant pratiqué l’esclavage, la traite négrière et la colonisation, parait tout aussi utile. ce bilan est d’autant plus nécessaire que l’union Européenne vient de reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité. 

En outre, s’agissant de leur orientation plus récente visant à un renforcement de la coopération avec la Chine (visite, en 2018, de Wang Yi, premier ministre chinois des Affaires étrangères), il s’agit, comme l’exemple de la Zambie le montre, d’une véritable colonisation en cours par la République populaire de Chine. Car si l’on peut comprendre leur volonté de se soustraire – même partiellement – des autres groupes dominants que sont les Etats-Unis et l’Union européenne, l’offre chinoise au Caricom a finalement les allures d’un attelage au capitalisme chinois. Il ne faudrait pas que cette recherche d’autre partenariat signifie, pour le Caricom et l’ensemble de ses membres, un simple changement de maître  et  le maintien d’une orientation dépendante, c’est-à-dire « sôti en difé pou tonbé an sann ».

Tout regroupement volontaire et libre d’États à quelque-chose, en principe, de positif. Mais lorsque cela se fait sous l’égide du capitalisme, l’union réalisée est au départ viciée par un système qui crée inévitablement des inégalités entre ses parties comme celles qui existent en interne entre ses classes sociales. Le résultat final s’appelle frustrations, domination des faibles par les forts et en fin de compte rejet par les populations. Ce à quoi nous assistons avec l’union Européenne nous montre la menace qui pèse sur le Caricom qui n’a mis en place aucun garde-fou pour que la concurrence inhérente au capitalisme ne se fasse pas sur le dos des peuples.

Lors de sa création également en 1972, le GRS, avait pour objectif programmatique, au-delà de l’émancipation nationale et sociale des peuples martiniquais et guadeloupéen, la création d’une « Fédération des Etats Socialistes de la Caraïbe  En ce 21ème siècle, il convient d’y inclure l’alternative du choix de léco-socialisme ou de la barbarie. C’est à dire, on ne nous propose à nous Martiniquaises, Caribéennes, et autres peuples de la planète que la barbarie comme seule issue à la crise actuelle mondiale du système capitaliste. C’est ce que les membres du Caricom doivent entendre. Mais c’est ce qu’ont omis de dire depuis 2015, tous les représentants martiniquais membres associés aux États de la Caraïbe. Il est essentiel d’introduire tous ces questionnements et ces débats dans les masses populaires aussi bien des pays qui en font partie que de ceux qui y aspirent plus ou moins. 

 

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