Son déplacement a été marqué par plusieurs temps forts. Il a visité la station d’épuration de Vieux-Fort, où il a signé un avenant au contrat d’accompagnement du Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG), mettant en avant l’urgence d’améliorer les infrastructures d’eau.
À Anse-Bertrand, il a rencontré des agriculteurs pour échanger sur les difficultés du secteur, en particulier les impacts de la pollution au chlordécone et la prolifération des sargasses. Il s’est également entretenu avec des habitants touchés par le scandale des airbags Takata, réaffirmant l’engagement de l’État à faciliter les démarches pour le remplacement des équipements défectueux.
Les sujets mis de côté.
Toutefois, malgré l’importance de ces rencontres, certains sujets essentiels à la Guadeloupe n’ont pas été abordés ou relayés dans les comptes rendus officiels. L’archipel fait face à de nombreuses problématiques qui mériteraient une attention plus soutenue.
Parmi ces enjeux majeurs, la crise de l’eau potable reste une préoccupation centrale.
Le réseau vieillissant entraîne des coupures fréquentes et d’importantes pertes d’eau, accentuées par une gestion encore perfectible du service. Le financement et la gouvernance du SMGEAG demeurent un défi.
La cherté de la vie est un autre problème structurel,
Accentué par la forte dépendance aux importations, les marges élevées de la grande distribution et le manque de dynamisme de la production locale.
À cela s’ajoute la pollution au chlordécone
Qui continue de contaminer les sols et les eaux, impactant durement l’agriculture et la pêche. La réponse de l’État sur cette question, notamment en matière de réparation et de prise en charge sanitaire, reste jugée trop lente.
Le système de santé souffre également de carences criantes.
Manque de personnel, déserts médicaux et absence d’accompagnement adapté pour une population vieillissante.
L’insécurité et la montée de la violence préoccupent fortement les habitants.
L’augmentation des homicides et des trafics d’armes et de drogue révèle un problème profond, nécessitant des moyens accrus pour les forces de l’ordre mais aussi une lutte plus efficace contre la pauvreté, facteur aggravant de ces violences.
L’éducation et l’insertion professionnelle constituent un autre défi majeur.
Le taux d’échec scolaire reste préoccupant, et l’inadéquation entre les formations disponibles et les débouchés locaux freine l’emploi des jeunes. Les étudiants contraints de poursuivre leurs études en métropole rencontrent, par ailleurs, de nombreuses difficultés.
Le chômage, notamment chez les jeunes, demeure à des niveaux alarmants.
Pas un mot sur ce sujet crucial.
L’accès au crédit pour les entrepreneurs est limité
Et l’économie locale reste fortement dépendante des subventions publiques, faute d’investissements productifs suffisants.
Les infrastructures, quant à elles, peinent à répondre aux besoins de la population.
La gestion des déchets est déficiente, les transports publics insuffisants et les embouteillages persistants. Par ailleurs, la crise du logement se traduit par un manque d’habitations accessibles et une insalubrité dans certains quartiers.
Face aux effets du changement climatique
C’est l’érosion côtière qui menace plusieurs zones habitées, tandis que la gestion des sargasses reste un défi permanent. L’adaptation des infrastructures aux risques naturels apparaît indispensable mais peine à se concrétiser.
Enfin, la question de la gouvernance et de l’évolution institutionnelle continue d’alimenter les débats.
Entre ceux qui plaident pour plus d’autonomie et ceux qui souhaitent un maintien sous le régime de l’article 73, les positions divergent. Par ailleurs, le manque de clarté dans la répartition des responsabilités entre l’État et les collectivités entretient une défiance croissante des citoyens envers leurs élus.
Autant de sujets majeurs qui reviennent régulièrement dans les préoccupations locales, mais qui ne trouvent pas toujours l’écho qu’ils mériteraient dans les visites ministérielles et les décisions gouvernementales.