Nous poursuivons notre exploration du Petit Livre Jaune issu des Ateliers de Saint-Pierre. La commune du Nord Caraïbe possède de nombreux atouts mais pour relancer la dynamique, un certain nombre d’obstacles doivent être levés, conditions indispensables à son développement.   

Le transport par barge

Ce ne sont pas moins de 500 camions qui traversent quotidiennement le bourg de Saint-Pierre : un toutes les 2 min 30 en moyenne à partir de 4 heures du matin malgré l’interdiction édictée par les arrêtés municipaux !

Le constat est unanime, cela ne peut plus durer. Outre les vibrations, le bruit, la poussière, il faut compter aussi avec les particules fines issues des puissants diesels de la flotte de camions. Une solution est proposée depuis près de 15 ans : un convoyage par barge entre les carrières et la zone centre. Il conviendrait d’aménager à Saint-Pierre et dans la Baie des Flamands deux terminaux pour permettre aux camions d’acheminer les matériaux sur les chantiers. Ce projet est déjà décrit dans le « schéma des carrières de Martinique » édité sous l’autorité de la Préfecture, de la Région et du Département en 2005. Son « objectif 3 » est ainsi énoncé « minimiser les nuisances dues au transport de matériaux ». La recommandation 3.2 propose de « Favoriser le transport maritime de matériaux entre Saint-Pierre et Fort- de-France ». Des études, des tests et des simulations ont été réalisés en 2009 et les résultats sont probants.

En octobre 2017, à l’initiative des maires du Nord, le débat est relancé et la CTM assure les élus de son soutien au projet. Depuis, plus rien…

Rien ne pourra réellement se développer à Saint-Pierre sans la mise en oeuvre effective de ce transport par barge.
Il convient donc qu’un projet véritable s’organise, avec un programme bien établi de façon concertée avec tous les acteurs concernés, un maître d’ouvrage doit être désigné, un calendrier défini et un budget affecté à cette opération capitale pour la crédibilisation définitive du projet global de revitalisation de l’ancienne capitale de la Martinique. Il est temps de sortir de l’incantation et de passer à l’action. Sans la mise en oeuvre de cette solution point de salut. Il s’agit là d’un préalable incontournable !

La Zone de Mouillage Organisée

Le projet de Zone de Mouillage Organisée sur le littoral allant de Case-Pilote au Prêcheur a été initié par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique, en 2013. Il est passé sous maîtrise d’ouvrage de CAP Nord depuis mai 2017.

Il s’agit à la fois de préserver les fonds marins, les épaves et d’assurer le meilleur accueil des plaisanciers pour une plus grande attractivité.
Le projet prévoit des travaux à terre et en mer. Il consiste à réaliser 130 mouillages et des appontements flottants entre le quartier du Fort, la Poudrière et la zone dite du Mouillage, au sud du bourg. À terre, il est prévu de réaliser une capitainerie, sur la place d’Esnambuc et des points de collectes des déchets. Des services de collecte des eaux noires, de connexion Internet, de laverie sont aussi à mettre en oeuvre.

Annoncé au Forum « Bod Lanmè » de juin 2018, les travaux n’ont pas encore démarré. Gageons qu’ils débuteront très prochainement.
Aujourd’hui, malgré l’absence d’équipements, l’attrait des plaisanciers pour la rade de Saint-Pierre est visible depuis plusieurs années. Sur la période de novembre à avril, ce sont plusieurs dizaines de navires qui font escale au pied du volcan. Les aménagements et les équipements prévus permettraient d’améliorer encore l’attractivité de Saint-Pierre et développeraient l’activité économique et touristique du bourg de Saint-Pierre et de son environnement.

Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine

Acquis depuis 1990, le label « Ville d’art et d’histoire » est un atout pour la ville, en termes de visibilité et de reconnaissance de son intérêt culturel, patrimonial.
Renouvelé en janvier 2018 par le ministre de la Culture, grâce au lobbying intensif du maire de la ville et de l’ensemble de son conseil, il doit maintenant se traduire par des actions précises. Il faut ainsi définir les contours d’une « Aire de mise en valeur de l’Architecture et du Patrimoine ». L’enjeu est d’assurer la préservation du patrimoine paysager et urbain et de mettre en valeur des sites à protéger pour des motifs d’ordre esthétique ou historique.

Ceci permettra de bénéficier d’avantages fiscaux pour les constructions situées dans le périmètre défini et de revitaliser l’immobilier du bourg. L’activité économique serait aussi dynamisée par un nouvel apport de population.

Le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine

La mise en œuvre d’un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine est tout aussi importante.
Il a comme objectif d’informer, d’exposer, de former et de documenter. Il doit mettre en valeur l’architecture et le patrimoine de Saint-Pierre afin qu’ils soient accessibles à tous. L’outil bénéficie d’un cofinancement de l’État pour son fonctionnement. Il s’inscrirait dans la dynamique voulue par la ville pour promouvoir, faire connaître et mieux valoriser l’ensemble de son patrimoine.


Le Petit Livre Jaune

Il résume les pistes de réflexion et d’actions issues des Ateliers de Saint-Pierre.

Il est téléchargeable gratuitement : http://www.contact-entreprises.com

Et disponible en version papier dans les locaux de Contact-Entreprises : 05 96 72 18 76


 

 

 

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