Le Premier ministre Edouard Philippe s’exprime lors d’une conférence de presse sur le Covid-19, le 19 avril 2020 à Paris

Visites encadrées dans les Ehpad, masques obligatoires, retour à l’école : les annonces du gouvernement
Les Français ne retrouveront “pas tout de suite et probablement pas avant longtemps leur vie d’avant la crise du coronavirus”, a averti dimanche Edouard Philippe.
Publié le 19 Avril.

A trois semaines du probable déconfinement, Edouard Philippe a livré ce dimanche 19 avril 2020 ses premières pistes pour une sortie de crise qui s’annonce extraordinairement complexe, au moment où le bilan de l’épidémie de Covid-19 en France frôle les 20 000 morts.
Ce nouvel exercice de pédagogie n’a pas fourni toutes les réponses. Le gouvernement présentera seulement fin avril un plan global, piloté par le haut fonctionnaire et maire Jean Castex, bombardé « monsieur déconfinement » par Emmanuel Macron.

Voici les principaux points à retenir de cette intervention

Le bilan de l’épidémie
Un mois de confinement a ralenti la contagion, sans la stopper. Le nombre d’hospitalisations et d’admissions en réanimation recule depuis plusieurs jours mais le bilan continue de s’alourdir, avec 19 718 morts décomptés ce dimanche.
« L’espoir renaît mais nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire. Croire que la situation s’améliore et que l’épidémie est derrière nous serait une erreur » affirme Edouard Philippe.

Les familles autorisées à nouveau dans les Ehpad
Au moins 45% des Ehpad ont signalé un cas de coronavirus positif. Et la mortalité y est élevée.
1500 volontaires ont été mis à disposition des Ehpad. La quasi totalité des Ehpad a accès à des consultations spécialisées. Cette semaine 50 000 tests ont été réalisés dans ces établissements
Olivier Véran, le ministre de la santé, a annoncé le retour des familles dans les Ehpad.
A partir de demain, lundi 20 avril 2020, le droit de visite pourra être rétabli et organisé à la demande des résidents, et il sera très encadré au niveau sanitaire, et avec pas plus de deux personnes..
On ne pourra pas se toucher mais il y aura un contact visuel. Beaucoup de choses peuvent se passer dans le regard. Ce droit de visite très encadré pourra s’appliquer dans les mêmes conditions pour les établissements qui accueillent des personnes handicapées.

Les conditions du déconfinement.
« Je ne répondrai pas en détail aux questions sur ce point », affirme Edouard Philippe, renvoyant à la préparation d’un plan de déconfinement qui sera présenté fin avril.
Notre vie ne sera pas celle d’avant le confinement, pas tout de suite et probablement pas avant un moment. Nous allons apprendre à organiser notre vie collectivement avec ce virus. En ayant un quotidien différent mais en retrouvant progressivement notre liberté
Le Premier ministre a salué la baisse significative des déplacements des Français au quotidien, respectant les directives du confinement. Plus de 13,5 millions de contrôles ont été effectués. Plus de 800 000 infractions ont été constatées.

Alors quel cadre pour le déconfinement ?
Il nous faudra préserver la santé des Français, assurer la continuité de la vie de Nation, produire pour nous nourrir, continuer l’école, la solidarité, toutes ces choses que nous ne pouvons pas geler indéfiniment
Deux conditions à suivre, selon le Premier ministre : rétablir la capacité d’accueil des hôpitaux et limiter au maximum la circulation du virus. « La population n’est pas immunisée », rappelle Edouard Philippe. « Les gestes barrières devront continuer à être respectés, les tests seront rapides et massifs et il sera procédé à l’isolement des porteurs de virus. »
L’objectif est de réaliser 500 000 tests par semaine. Les personnes dont le test sera positif auront le choix entre un confinement à domicile avec leur famille, ou un confinement dans une chambre d’hôtel mise à disposition, voire à l’hôpital en cas de complications.

Plusieurs scénarios pour les écoles
Les écoles n’ouvriront pas partout le 11 mai et ne fonctionneront pas comme elles fonctionnaient avant le confinement.
Nous allons mettre en place des mesures progressives, avec des scénarios selon les territoires. On peut imaginer que dans les territoires peu ou pas touchés la reprise soit plus rapide ou qu’on fasse rentrer des moitiés de classes, qui alterneraient une semaine sur deux, ou encore imaginer une utilisation différente des locaux.

Des commerces vont rouvrir sous conditions
Nous allons rouvrir progressivement les commerces mais pas les cafés ni les restaurants. Et les commerces qui pourront rouvrir devront respecter les gestes-barrières
Les files d’attente devront être aménagées, du gel hydroalcoolique devra être disponible à l’entrée ou à la caisse. Pas de détail sur la nature des commerces qui seront autorisés à reprendre leur activité.

Le masque obligatoire dans les transports publics
« Les transports publics sont un des cas où le port du masque pourra être obligatoire à partir du 11 mai » a annoncé Edouard Philippe.
Les principaux opérateurs de transports en commun (SNCF, RATP, Transdev, UTP, Keolis…) avaient demandé au Premier ministre de rendre le port du masque obligatoire non seulement dans les transports mais dans tous les lieux publics où la distanciation sociale est impossible.
Par ailleurs, concernant les masques, Olivier Véran a affirmé que le gouvernement allait permettre à tous les Français qui le souhaitent une « mise à disposition de masques grand public à partir du 11 mai », même s’il faut rappeler que « ces masques ne remplaceront jamais les gestes barrière ».
Nous allons aussi déstocker 5 millions de masques à destination des ambulanciers, des manipulateurs radio, des sages-femmes…

Remettre l’économie en marche.
Dans une économie paralysée, le gouvernement veut montrer qu’il portera secours aux grands groupes français. Premier à en bénéficier, le distributeur Fnac Darty a annoncé dimanche avoir obtenu un prêt de 500 millions d’euros dont 70% garantis par l’Etat, afin de pouvoir redémarrer avec un socle de liquidités.
Le Premier ministre estime que :
la crise économique ne fait que commencer et elle sera brutale. La production dans le monde confiné s’est arrêtée. La consommation aussi.
Un redémarrage de l’activité est urgent, chaque semaine de confinement rogne la richesse nationale. Le PIB français devrait chuter d’« au moins 8% » cette année, selon le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.
Le chômage partiel concerne aujourd’hui 700 000 entreprises en France.
Avec AFP

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