Ce dimanche 20 février c’est au « Hall des Sports » du Robert – mis à disposition par le maire de la commune, Alfred Monthieux – que l’alliance Gran Sanblé Pou Matinik (GSPM) a présenté ses quatre candidats aux Législatives de juin prochain. Les prémisses d’une campagne annoncée comme étant de « terrain ».

Devant des gradins remplis aux deux-tiers, un membre de chaque composante de ladite alliance* a livré une intervention célébrant, en substance, les qualités prêtées au GSPM et à son leader, par ailleurs candidat dans la circonscription Sud : Alfred Marie-Jeanne (large vainqueur du jour à l’applaudimètre). Des représentants qui n’oublièrent pas de décocher plusieurs flèches verbales à destination de figures de la principale coalition adverse (Alians Matinik), faisant par exemple mention de « doucineurs » et appelant l’électorat à prochainement se prémunir, via les urnes, d’une « concentration du pouvoir entre les mains d’une seule et même équipe ». Pour rappel, les trois autres candidats du GSPM sont Philippe Edmond-Mariette dans la circonscription Centre, Francis Carole dans la circonscription Fort-de-France et Justin Pamphile dans la circonscription Nord. Nous nous arrêterons brièvement sur les communications de deux d’entre eux.

Les quatre candidats (MI)

« Alors nou pa pè ! »

C’est notamment avec sa « casquette » d’avocat et de juriste que Philipe Edmond-Mariette revint, sans surprise, sur la possibilité d’une peine d’inéligibilité de deux ans, récemment requise par le Parquet de Paris à l’endroit d’Alfred Marie-Jeanne, pour des « omissions » quant à sa « déclaration de patrimoine » à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique. Des réquisitions incluant aussi une amende de 10.000 euros et trois mois de prison avec sursis ; l’enquête de police inhérente à ce type de procédure ayant, cependant, établie qu’il n’y avait « aucune anomalie ni variation anormale » du patrimoine de l’intéressé entre le début et la fin de son mandat de député. Délibéré attendu pour le 05 avril prochain. S’appuyant alors sur les cas de personnalités politiques ayant été condamnées quant à leur déclaration de patrimoine, Philippe Edmond-Mariette s’adressa à AMJ en ces termes : « Misié Alfred Marie-Jeanne, ou pani kont an Suisse ? Alors nou pa pè. (…) Ou fè an délit de fraude fiscale ? Non ? Hé ben nou pa pè. (…) . » Et les applaudissements de crépiter. Un prétendant qui, plus avant dans son propos, laissa clairement comprendre que pour lui ces poursuites judiciaires engagées contre Alfred Marie-Jeanne avaient à voir avec l’échéance de juin prochain. « Très honnêtement, quand moi j’ai entendu que notre candidat du sud était sous cette menace (notamment de condamnation en inéligibilité, ndr) je me suis posé la question : pourquoi veut-on empêcher Alfred Marie-Jeanne de participer à la compétition électorale ? Pourquoi ? Posez-vous la question », demanda Philippe Edmond-Mariette à l’auditoire. ‘’Yo pè !’’, lancèrent alors des personnes du public. « Hé ben voilà ! Parce que yo pè ! », confirma aisément l’avocat. Une accusation implicite qui résonnera très certainement, de nouveau, dans l’argumentaire électoral du GSPM. Puis le candidat sur la circonscription Centre de lancer : « Et parce qu’ils savent qu’avec lui comme guide, qui a fait 5 mandats à l’Assemblée nationale, avec moi-même et une petite expérience de 4 ans, et avec Francis et Justin, nous allons être en capacité de marquer notre territoire, de défendre la Martinique ! ». A suivre, forcément. Quelques minutes plus tard, c’était alors au tour d’Alfred Marie-Jeanne de se diriger vers le pupitre : standing ovation et tonnerre d’applaudissements.

Une partie des gradins (MI)

« Man pa ni piès kay en France ! »

Une communication durant laquelle le leader du GSPM évoqua notamment, là aussi sans surprise, « les traîtres qui ont trahi en cours de route, et qui resteront des traîtres » (faut-il préciser que des applaudissements crépitèrent de nouveau à cet instant précis ?). Et un orateur qui fit alors écho à la thématique développée par Philippe Edmond-Mariette, en lançant « man pa ni piès kay en France, man pa ni piès kay adan aucun péyi du monde ! » ; des propriétés (« au Brésil, en Syrie », affirma AMJ) qu’il attribua à de mystérieux  ‘’Yo’’ (« Sé yo ki ni ! », clama le mèt piès du GSPM). Puis, lisant l’allocution qu’il avait rédigée pour la circonstance Alfred Marie-Jeanne affirma, entre autres considérations, que la Martinique avait « besoin de remparts solides contre l’autoritarisme, la gabegie et le mensonge » puis déplora une « lacune voire une vacuité de représentation » sur les circonscriptions (« certains représentants actuels n’assumant même pas pleinement la mission qu’ils s’étaient engagés à mener »). Enfin, Chaben fit résonner une « petite musique » entendue et jouée, depuis des décennies, dans les rangs de la gauche au ‘’pouvoir’’ dans notre péyi : la mélodie de l’appel à davantage de « compétences, codécision et coresponsabilité ». La suite au prochain épisode (de campagne).

                                                                                                                                Mike Irasque

*Une alliance composée du MIM, Palima, PCM, CNCP (‘’canal’’ Marie-Hélène Léotin et Edmond Mondésir, ndr) et de Martinique Ecologie.

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