Les remous sont non seulement ceux de l’agitation des RVN, mais aussi ceux de la population qui se trouve démunis face à la question, mais « rumine» néanmoins une colère sourde.
La question de la pollution par la chlordécone sera d’actualité pendant plusieurs années après :
 l’information et les révélations,
 le rapport parlementaire dans ses conclusions mi coco mi banane,
 l’agitation organisée par les RVN.
Il y aura :
– Les différentes instructions judiciaires et procès qui vont tenir en haleine.
et puis :
– La réaction du peuple qui peut être surprenante.
Pour ma part, je pense que ce scandale marque un tournant historique pour la Martinique et que plus rien de doit être comme avant, lorsque cette gangrène sera en voie d’avoir solution.
Comme j’ai eu à le dire, les responsables de ce désastre sont connus depuis plusieurs années,
– l’Etat qui donne les autorisations,
– Des élus qui font le relais des demandes vers l’Etat,
– Les Békés vendeurs et premiers utilisateurs du produit – demandeurs voir exigeants,
puisqu’on connait leur pouvoir auprès des élus et de l’Etat.
La situation sera nécessairement différente au sortir de la crise et les békés, notamment le
plus médiatique et charismatique d’entre eux ont un rôle primordial à jouer pour sortir de cette crise.
Le problème aujourd’hui c’est qu’il me semble qu’ils ne l’ont pas compris et ne prennent même pas la mesure de ce qui est en train de se passer.
D’ailleurs, ils se sont déjà fendus de trois communiqués et obtenu un communiqué avec une réaction ferme du Préfet.
Tout d’abord, il faut bien comprendre que mon propos n’est nullement destiné à cautionner ce qui se passe devant les centres commerciaux du groupe GBH ces derniers week-ends.
Je suis néanmoins arrivé à la conclusion qu’il n’y a pas de peuple Martiniquais et il n’y aura pas de peuple tant que les békés vont continuer à faire perdurer le comportement social qui subsiste depuis plus de trois siècles.
Ce sont des martiniquais mais des martiniquais à part, ils se marient entre eux et pour la plupart vivent entre eux.
Ce comportement social, additionné du fait que ce soit les possédants du pays créent forcément des crispations chez le reste de la population.
Le scandale de la chlordécone dans lequel ils sont partie prenante est la révélation, voire l’étincelle qui fait que nécessairement les choses vont changer et que la Martinique prendra une autre direction.
L’histoire ne dort pas, elle se fait tous les jours, mais il y a aussi des situations, des évènements qui marquent des étapes de transition de cette histoire: présentement le scandale de la chlordécone.
1. LE REGLEMENT DE LA QUESTION SOCIALE
Toutes les parties :
 Collectivités,
 Etat,
 Békés,
 Représentants de la population
devraient se mettre autour d’une table, autour d’un initiateur pour trouver une solution apaisante, réconciliant toutes les composantes du peuple.
Les békés ayant un rôle prépondérant à jouer, pourraient céder à la Collectivité des terres, voire même les terres polluées.
La décennie qui s’ouvre doit permettre d’avancer sérieusement sur la question et l’initiateur et conciliateur du peuple Martiniquais pourrait même en faire un thème de campagne et un objectif du futur mandat.
Le but est d’amorcer la constitution d’un peuple à partir de cette population divisée en trois pôles, ceci sans oublier qu’un pays ne peut être une nation responsable que si il est habité par un peuple, se reconnaissant dans des valeurs communes.
2. LES TERRES POLLUEES ET LA QUESTION ECONOMIQUE
Il ne faut pas attendre 400 ans ou 700 ans pour que la dépollution soit réalisée. Il faut accélérer le processus.
La CTM doit prendre le flambeau.
Les racines absorbent beaucoup de chlordécone, une remédiation peut être mise en œuvre tout en diminuant notre dépendance énergétique.
Certains laboratoires ont démontré que par méthanisation des déchets de bagasses pollués à la chlordécone, 85% de la pollution pouvait être éliminée en sortie.
Des études complémentaires sont nécessaires pour le méthaniseur adapté.
Ainsi,
– La CTM, compte tenu de la responsabilité de l’état, si le process fonctionne,
pourrait amener l’Etat à pousser les études sur la remédiation dans un premier temps.
Dans un second temps, si les études sont concluantes, l’Etat devrait financer une ou deux usines de production d’électricité par méthanisation ; le méthane étant produit par la dégradation de racines polluées et autres déchets de l’agriculture servant à l’extraction rapide de la chlordécone contenu dans les sols contaminés.
Profitons pour faire de ce pays un exemple, car il aura su relever le défi de son histoire à la face de la France, de l’Europe et de la Caraïbe.
Profitons pour faire de ce pays un exemple de propreté.
Prenons en main notre destin commun avant qu’il ne soit trop tard.
Fort de France, le 14 décembre 2019
Serge CAPGRAS
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