Fort-de-France, le 28 octobre 2024
Depuis plusieurs semaines, des manifestations visant à protester légitimement contre les difficultés économiques prégnantes que rencontrent la Martinique depuis de trop nombreuses années laissent s’exprimer une colère qui ne peut laisser notre profession indifférente.
Avocats, mais aussi martiniquais, nous sommes quotidiennement confrontés à ces réalités, témoin des difficultés de vie des justiciables qui nous confient bien souvent leur destin.
Il est de notre impérieux devoir de dénoncer toutes les formes de violences qui se sont déroulées lors de ces mouvements sociaux, tout en rappelant que le droit de manifester doit pouvoir s’exprimer librement sans être limité arbitrairement par une répression qui ne se justifierait pas.
Néanmoins, nous rejetons tout ce qui consiste à nuire à une cause noble et qui porterait atteinte à la sécurité et aux libertés de nos concitoyens et de leurs biens.
Notre profession n’a pas été épargnée par ces dérives qui n’ont pas leur place dans la lutte actuelle.
Nous condamnons à ce titre l’agression inacceptable de nos confrères la semaine dernière sur le sol martiniquais.
Ces actes graves portent non seulement atteinte à l’intégrité de personnes dont la mission est d’être au service des autres, mais envoie un signal alarmant quant à la dégradation des piliers de l’État de droit et des garanties d’une société démocratique, dont l’avocat fait inexorablement partie.
Ces faits sont inacceptables et l’UJAM réaffirme son soutien plein et entier à nos confrères touchés.
Nous rappelons qu’au-delà des fonctions de défense et de conseil, l’Avocat s’implique à travers un engagement fort pour la justice, le dialogue et la paix sociale.
Notre profession continuera, avec la même détermination, sans se laisser détourner par la violence ou la peur, à défendre les justiciables sans jamais écarter les principes de justice et d’égalité, fondement de notre vivre ensemble.
Yohanne DINTIMILLE
Présidente de l’Union des Jeunes Avocats de Martinique