Dans un courrier adressé aux ministères de la Santé et des Outre-mers, la médiatrice recommande notamment le report de l’obligation vaccinale des soignants en Martinique pour calmer la grogne.
La Martinique va-t-elle faire exception sur l’obligation vaccinale des soignants ? Face aux manifestations ces dernières semaines, le gouvernement avait mandaté une médiation au CHU de Martinique où l’intersyndicale s’oppose au passe sanitaire et à l’obligation vaccinale des soignants.

Dans un courrier adressé aux ministères de la Santé et des Outre-mers, la médiatrice nationale a formulé six préconisations afin de « maintenir la capacité de prise en charge des patients » au CHU de la Martinique, qui « craignent une dégradation des soins avec la division » qui règne entre les équipes hospitalières.

Parmi ces recommandations, elle propose un report de la date butoir concernant l’obligation vaccinale des soignants. Prévue initialement le 24 octobre, après une première dérogation, la première injection devra obligatoirement être effectuée le 6 décembre prochain. La seconde dose, qui devait être obligatoire au 15 novembre sur l’île, serait quant à elle reportée au 31 décembre. Date prévue pour le moment de la sortie de l’état d’urgence dans l’île.

En outre, pendant cette période, la médiatrice recommande de maintenir la gratuité des tests PCR et antigéniques alors qu’ils sont déjà payants en métropole. Enfin, « pour ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner, un dispositif de soutien et d’accompagnement au reclassement ou à la reconversion professionnelle est à prévoir », préconise cette mission.

L’île à la fois « inquiète et fracturée »

Arrivée le 1er novembre à Fort-de-France pour trouver une sortie de crise, la médiatrice nationale Danielle Toupillier qui a rencontré plus d’une centaine de personnes au cours de son séjour a fait le constat que la population sur l’île est à la fois « inquiète et fracturée » mais aussi qu’elle est « particulièrement éprouvée par une 4e vague meurtrière ».

Selon les derniers chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS), 700 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au CHU de Fort-de-France depuis le début de l’épidémie. Or, seuls 38,6 % des 12 ans et plus présentent un schéma vaccinal complet.

Reste que cette médiation n’est pas forcément validée par l’intersyndicale. « Ma mission est terminée, même si nous ne sommes jamais rentrés formellement en médiation comme nous l’espérions », a reconnu la médiatrice Danielle Toupillier.

Épaulée par le virologue Emmanuel Gordien, et le directeur du travail à la préfecture Léandre Beauroy, la médiatrice nationale n’est en effet pas parvenue à mettre en place la médiation, face à l’intersyndicale de la santé qui réclamait l’élargissement du cadre de sa mission au-delà de la seule fonction publique.

Quoi qu’il en soit, la balle est maintenant dans le camp des ministres Olivier Véran et Sébastien Lecornu. La réponse doit intervenir dans les prochains jours.

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