Alors que les États-Unis viennent d’annoncer une hausse des droits de douane sur certains produits importés de l’Union européenne, le président du CODERUM, Jérôme Froget, tire la sonnette d’alarme. Les rhums en provenance des départements d’Outre-mer, dont ceux de la Martinique, pourraient subir une augmentation tarifaire allant jusqu’à 10 %, mettant en péril leur compétitivité sur un marché déjà sous tension. Dans un communiqué officiel, le syndicat des producteurs de rhum de Martinique appelle à une réaction ferme des pouvoirs publics et à la mise en place de mesures de soutien pour protéger un secteur stratégique à la fois économique, patrimonial et touristique.
La nouvelle a eu l’effet d’un coup de massue pour les producteurs de rhum de Martinique : les États-Unis, premier marché mondial pour les spiritueux, ont décidé d’augmenter les droits de douane sur plusieurs produits importés d’Europe. Les rhums ultramarins sont particulièrement visés, avec des hausses pouvant atteindre 10 %, selon le communiqué publié le 4 avril 2025 par le Président du CODERUM, Jérôme Froget.
Cette décision pourrait avoir des conséquences particulièrement graves pour les producteurs martiniquais, qui luttent déjà pour maintenir leur compétitivité à l’international.
“Nos rhums sont déjà positionnés sur un segment tarifaire supérieur à celui de nos concurrents américains, qui bénéficient par ailleurs d’une fiscalité extrêmement avantageuse”,
rappelle Jérôme Froget. En 2021, près de 700 millions de dollars de taxes sur les rhums ont été reversés aux producteurs américains, renforçant leur domination sur le marché intérieur.

Le CODERUM souligne que le marché hexagonal, principal débouché des rhums martiniquais, est revenu en 2024 à son niveau de 2016. Dans ce contexte de stagnation, l’exportation vers des marchés porteurs comme les États-Unis constitue un levier essentiel pour la croissance du secteur. La hausse des droits de douane compromet sérieusement cette stratégie.
Mais les impacts ne s’arrêtent pas à la seule sphère commerciale. Le syndicat met en garde contre une conséquence collatérale : l’érosion du “spiritourisme”, cette forme de tourisme valorisant les savoir-faire et le patrimoine culturel liés au rhum. Une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs américains pourrait entraîner une diminution de leur fréquentation en Martinique, affectant les distilleries, les musées du rhum et l’ensemble de l’écosystème touristique local.
Face à cette menace, le CODERUM appelle les pouvoirs publics à une mobilisation rapide. Il demande, d’une part, que la France et l’Union européenne exigent des conditions de réciprocité dans les accords commerciaux, notamment sur le plan fiscal et réglementaire ; d’autre part, que soit renforcé le soutien au spiritourisme et à son développement à l’international.
“Notre présence sur la scène internationale est un élément crucial de notre développement, à la fois pour nos produits et pour l’attractivité touristique de nos territoires”,
insiste le Président du CODERUM.
Ce dernier plaide pour un cadre commercial “juste et équilibré”, sans lequel la pérennité de la filière rhum – fleuron de l’identité et de l’économie martiniquaise – serait sérieusement menacée.