Le texte avait été adopté en deuxième lecture la semaine dernière à l’Assemblée nationale. ©Lionel BONAVENTURE / AFP


Un rapport parlementaire plaide pour une meilleure coopération des territoires d’Outre-mer dans leurs bassins régionaux respectifs, “beaucoup plus prometteuse que le rattrapage avec la métropole pour trouver la voie d’un développement plus équilibré”.



Les députées, Annie Chapelier (Agir ensemble) et Bérengère Poletti (LR), co-rapporteures de la mission d’information sur l’environnement international des Outre-mer, constatent dans un rapport présenté mercredi devant la Commission des affaires étrangères, que “la force du lien qui unit les territoires ultramarins à l’hexagone occulte les relations que les Outre-mer pourraient entretenir avec leur environnement régional

Une coopération régionale trop limitée

Selon elles, l’intégration régionale des Outre-mer pourrait “être un atout qui, s’il était bien exploité par la diplomatie, permettrait à la France de s’affirmer comme une puissance mondiale et à l’Europe de rayonner sur les trois océans“. Un souhait déjà formulé par Emmanuel Macron lors de ses différents déplacements en Outre-mer.

La coopération régionale est actuellement “limitée par son ampleur et inégale d’un territoire à l’autre“, jugent les députées. Elle est “plus aboutie dans le Pacifique“, et “plus embryonnaire dans la Caraïbe“. “Dans l’océan Indien, La Réunion développe des initiatives intéressantes, qui contrastent avec l’isolement de Mayotte, compte tenu de la revendication de souveraineté comorienne sur ce territoire“.

La coopération est également “inégale d’un domaine à l’autre“. “Qu’il s’agisse du narcotrafic, de la pêche illégale ou de l’orpaillage clandestin“, par exemple, “la France déploie avant tout une action régalienne et unilatérale“. En cause: “une myriade d’acteurs dans toutes les administrations et à tous les niveaux de l’État“, mais aussi l’écart avec les pays voisins “sur le plan du développement, de la culture, de la langue, de la structure administrative“.

La Caraïbe, un “espace oublié”

Enfin, il faut aussi “convaincre les opinions et les élus ultramarins” que l’intégration régionale n’est pas “une manière de promouvoir une différenciation avec la métropole qui serait défavorable aux territoires“, notent les députées.

Elles préconisent que la France “réinvestisse” les bassins régionaux des Outre-mer, -“la Caraïbe, en particulier, est un espace oublié par la diplomatie française“-, et incitent à une meilleure coordination entre acteurs (Etat, collectivités territoriales, UE) “pour définir des objectifs communs“, comme par exemple la coopération sanitaire et les enjeux du réchauffement climatique.

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