POUR ABDELWAHAB MEDDEB

Ce que la poésie confie aux solitudes

en cheminements secrètement pratiqués

en distance qui assemble

amitié comme solaire hors-temps et sans espaces

en signes de connaissance et de reconnaissance

 

en belle présence aussi

A tout moment, vraiment : juste simple intense et renouvelée comme ça

 

ici dans l’à présent

se concentre et se chante

(tu avais su, Abdelwahab, lire la plage du Diamant, 

et découvert une improbable fraternité dans l’arganier désolé du Poète)

La rougeur des sargasses s’écarte

Les rochers se souviennent sous une brume acide

Dans le désemparé,

(et tous ces mondes qui s’entrecroisent)

la perte décompte les grains de sable et dispose des amers sur le sillage du cœur.

Patrick CHAMOISEAU

 NDLR

1/  Abdelwahhab Meddeb était, pour Raphael Confiant, ” un grand poète inspiré par l’antique tradition soufie d’ouverture à l’Autre et il condamnait sans réserve les dérives fondamentalistes de l’islam d’aujourd’hui”.

2/ Selon Le Jnl Le Monde “:

Poète, islamologue, essayiste et romancier, né en 1946 à Tunis, Abdelwahab Meddeb est mort à la clinique Bizet, à Paris, mercredi 5 novembre, d’un cancer du poumon. Grand érudit, pétri de culture musulmane et occidentale, il plaidait sans relâche pour un Islam des Lumières, un dialogue des civilisations face au choc des nations, des images et des représentations. Abdelwahab Meddeb a enseigné la littérature comparée à l’université Paris-X-Nanterre, dirigé la revue Dédale et produit l’émission « Cultures d’Islam », sur France Culture. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont Talismano (Christian Bourgois, 1979), Contre-prêches (Seuil, 2006), Sortir de la malédiction. L’Islam entre civilisation et barbarie (Seuil, 2008), Pari de civilisation (Seuil, 2009), Printemps de Tunis, la métamorphose de l’histoire (Albin Michel, 2011) et une Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours (Albin Michel, avec Benjamin Stora, 2013).”

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