Les échos

Pour bpifrance et la Banque Palatine l’endettement des PME est moins grave qu’il n’y paraît. Les prêts garantis par l’Etat (PGE), qui sont à l’origine de la progression ont très souvent alimenté une réserve de précaution.

Même en prenant la crise sanitaire en compte, une progression de 9 à 10 % de l’endettement marque une forte évolution. (Shutterstock)

Les données convergent : la hausse de 9,2 %, sur un an, de l’endettement des PME en 2020, calculée par les experts-comptables dans leur dernier baromètre Image PME confirme les dernières statistiques de la Banque de France. L’institution a enregistré une progression de l’ordre de 10 % de l’encours de crédits des entreprises françaises l’année dernière.

« Les entreprises françaises étaient déjà les plus endettées de la zone euro et l’accélération est indéniable depuis la crise », commente Philippe Pettini, directeur du marché des entreprises à la Banque Palatine. « Même en prenant la crise sanitaire

   en compte, une progression de l’endettement de 9 à 10 % marque une forte évolution », glisse un expert.

Tremblements en perspective dans les banques sur l’endettement des PME ? Passé les premiers constats, et s’ils concèdent que le sujet doit être surveillé de près, notamment dans l’hôtellerie, la restauration ou la culture, les deux banquiers interrogés se veulent plutôt rassurants. « Nous parlons là d’endettement brut et nous savons aussi qu’une bonne partie des crédits, issus du Prêt Garanti par l’Etat (PGE), n’a pas été dépensée et peut être remboursée du jour au lendemain », défend Baptiste Thornary, à la direction des études de bpifrance.

Disposer des données chiffrées sur la partie des PGE qui reste à disposition sur les comptes s’avère toutefois un peu compliqué. « Les entreprises ont actionné différents leviers pour se constituer une trésorerie de précaution ; elles peuvent parfois aussi jouer utiliser les reports d’échéances, leurs crédits clients ou leurs crédits fournisseurs, pour modifier leur profil de trésorerie », explique Philippe Pettini.

Private equity

Le fait est qu’en avril dernier, en plein troisième confinement, les TPE-PME qui avaient souscrit un PGE étaient encore 66 % à déclarer à bpifrance n’avoir pas utilisé leur prêt, ou n’en avoir touché qu’une petite part. De même, 16 % des chefs d’entreprise indiquaient avoir l’intention de rembourser intégralement leur PGE en 2021 quand seulement 5 % craignaient de ne pas pouvoir le rembourser .

Dans des contextes aussi tendus, les grandes PME et les ETI ont montré, au cours des derniers mois, qu’elles ne tournaient pas le dos à l’investissement privé. « Qu’il soit financier ou industriel, le private equity peut aider des entreprises à sortir par le haut de situations d’endettement parfois lourdes et compliquées », fait valoir Philippe Pettini. Pour ce dernier encore, avec un endettement raisonnable et si les affaires redémarrent dans de bonnes conditions, la croissance de l’activité allégera progressivement l’endettement.

Les dirigeants d’ETI, interrogés par la Banque Palatine et le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), se montraient assez positifs, en mars, quant à leurs investissements. Reste à confirmer si cet optimisme dure.

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