Bernard Loomey, PDG de BP, a engagé son groupe sur la voie de la neutralité carbone.
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La demande de pétrole dans le monde pourrait avoir déjà atteint son pic et ne plus cesser de décliner en raison des conséquences de la pandémie et de la transition énergétique, estime le géant britannique des hydrocarbures BP.

Les grands groupes pétroliers sont en train de changer. Le virage est lent pour les paquebots que sont les majors, mais il est inéluctable tant le marché pétrolier devient incertain. Alors que la transition énergétique pousse à réduire la demande, la pandémie au mondial a ébranlé cette économie au point de voir des barils s’échanger à des prix négatifs. Pour BP, cela va plus loin.

Dans son un rapport sur l’énergie, le groupe envisage trois scénarios sur la transition vers une énergie plus verte d’ici 2050, de la plus lente à la plus rapide. Dans les deux scénarios les plus optimistes, la demande de pétrole a déjà passé son pic de la demande et ne se relèvera jamais de la chute causée par la crise sanitaire. Dans le scénario le plus conservateur, avec une transition énergétique au même rythme qu’actuellement, la consommation d’or noir atteindra un plateau dans les années qui viennent, précise le rapport.

Engagement des États

Au-delà du pétrole, le géant pétrolier estime que le gaz fera preuve de résistance dans les 30 prochaines années notamment en permettant de se substituer au très polluant charbon dans les économies émergentes. Les énergies renouvelables seront celles qui bénéficieront de la plus forte croissance dans le monde dans n’importe quel scénario, notamment le solaire et l’éolien.

L’argument semble être que le Covid-19 a accéléré des tendances qui étaient déjà à l’œuvre, à savoir un moindre recours au pétrole et au gaz en raison des préoccupations environnementales de la société, des responsables politiques et des investisseurs“, résume Russ Mould, analyste chez AJ Bell. Mais BP prévient que la transition énergétique ne pourra avoir lieu que si de nouvelles mesures sont prises par les gouvernements pour limiter les émissions de CO2.

Même si la pandémie a beaucoup réduit les émissions de carbone, le monde reste sur une trajectoire qui n’est pas tenable“, assure BP. “Toutefois, avec des mesures politiques déterminantes et davantage de choix d’énergie à bas carbone pour les entreprises et les consommateurs, la transition énergétique est possible“, assure Bernard Looney, directeur général de BP.

Neutralité carbone en 2050

Il précise que les conclusions du rapport “ont joué un rôle clé” dans l’élaboration de la nouvelle stratégie du groupe qui entend verdir ses activités et devenir un groupe énergétique et non plus seulement pétrolier. Ainsi, BP veut multiplier par 10 ses investissements dans les énergies à faible émission carbone d’ici 2030, pour atteindre 5 milliards de dollars par an. L’objectif est d’être neutre en carbone d’ici 2050. Il a notamment annoncé la semaine dernière son entrée sur le marché de l’éolien en mer, en investissant un milliard de dollars dans des projets portés par le groupe norvégien Equinor aux États-Unis.

BP est toutefois loin d’abandonner le pétrole et le gaz dans lesquels il continuera à investir des milliards de dollars. “En 2030, BP sera encore un grand producteur d’hydrocarbures“, reconnaît le patron de BP au Financial Times, précisant “”. “Prendre un virage sec pour s’éloigner de son cœur de métier et aller vers les renouvelables pourrait faire fuir les investisseurs” habitués à recevoir de confortables dividendes, traduit Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

La Rédaction avec AFP

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