Le ministre délégué aux Outre-mer et ses préfets ont présenté le « BQP+ ». Soit en Martinique, une baisse des prix de 134 produits de consommation courante.

Réduite par rapport à l’Hexagone où elle atteint 5,6%, l’inflation est aujourd’hui de 3,8% en Martinique. Mais elle atteint déjà 11% sur les produits frais, contre 14% dans l’Hexagone (et…19% en Guadeloupe). A défaut d’un vrai cadeau de Noël, c’est donc un « plus » bienvenu pour les plus modestes des ultramarins qu’a annoncé ce 8 décembre le ministre des Outre-mer Jean François Carenco, depuis son ministère, à Paris. Un « plus » ajouté au « bouclier qualité prix » (BQP) créé par la loi en 2017, ce « panier » de produits alimentaires ou de première nécessité proposés aux consommateurs, à des prix modérés ou en baisse, discutés chaque année par l’Etat avec les distributeurs.

Fruit des négociations menées depuis cet été par le ministre avec tous les acteurs nationaux qui concourent à la formation des prix (transporteurs maritimes, centrales d’achat, distributeurs…) et par les préfets avec les acteurs locaux (ports, transitaires, grossistes, magasins…), le « BQP » devient donc un « BQP + ».

« Plus », car ce « panier » est, cette fois, élargi aux produits les plus consommés. En Martinique, il contient désormais 134 produits (au lieu de 101) dans les hypermarchés pour un prix global de 390€, 72 (contre 54 auparavant) dans les supermarchés pour un total de 260€, et 35 (au lieu de 11) dans les supérettes, pour 110€. Le prix de tous ces produits baissera en moyenne de 4%. En moyenne, mais « par exemple, en hypermarché, le thon naturel en boîte, auparavant à 3,85€ sera désormais à 2,50€, soit une baisse de 35% », souligne le ministère. Et « les laits infantiles de toutes les tranches d’âge » en feront partie. La liste des produits concernés sera d’ailleurs dès demain sur le site de la préfecture. Autre avancée, les distributeurs s’engagent à faire passer la part des produits sous marques-distributeurs, de 11% aujourd’hui en Martinique, à 30% ou plus, comme dans l’Hexagone. L’Association départementale des consommateurs de Martinique (ADCM), dont la présidente Denise Marie, présente en visioconférence aux côtés du préfet Jean-Christophe Bouvier, a salué « l’engagement pris par les distributeurs et la CMA-CGM », a aussi obtenu « un effort sur la communication, la signalétique et transparence ».

Restent les déceptions et les sujets en suspens. Alors que le BQP+ est élargi en Guadeloupe à 70 produits non-alimentaires, 6 forfaits des trois opérateurs téléphoniques (Digiciel, Free Caraïbes et Orange), au multimédia ou à l’automobile (chargeurs USB, liquide lave-glace), rien n’est dit à ces sujets en Martinique. Quant aux journalistes qui espéraient des mesures sur l’envol des tarifs aériens, le ministre a juste répondu que « l’Etat fait déjà beaucoup pour sauver les compagnies aériennes » ultramarines et que le budget de Ladom est en hausse.

La démarche doit continuer, a dit le ministre. Ainsi, les discussions avec la collectivité de Martinique « se poursuivent en vue d’une baisse des taux d’octroi de mer applicables à certains produits », écrit pudiquement son communiqué. Présente, la sénatrice PS de Martinique Catherine Conconne n’a pas attendu la fin de la présentation pour sortir. « C’est chez les distributeurs que cette réunion aurait dû se tenir ! S’il y a un merci à dire, c’est à eux qui ont fait un travail incroyable et merci aux collectivités locales. Où est l’effort de l’Etat ? Je ne le vois pas ! », a-t-elle lancé, dépitée, en quittant la salle.

Stanislas Noyer.

(*) Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane et Mayotte.

 

 

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