La douloureuse est toujours aussi salée ? Le montant des courses donne le palpitant ? Pourtant, en janvier, les prix ont baissé de 8,4% selon la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Dans le cadre du protocole d’objectifs et de moyens, une baisse des prix sur 6000 produits de 20 % est attendue. Premier rapport et premier bilan avec les élus et le préfet.
Quel bilan tirer des premiers mois du protocole d’objectifs et de moyens contre la vie chère ? C’est à cette épineuse question qu’ont répondu la collectivité et le représentant de l’Etat ce jeudi. Signé le 16 octobre 2024, cet outil a pour but de diminuer l’écart des prix entre l’Hexagone et la Martinique. Selon l’Insee, le panier alimentaire des Martiniquais est 40% plus cher que celui de France hexagonale. Il avait été annoncé une baisse sur 54 familles de produits soit près de 6000 articles à moins 20%.
En janvier 2025, la baisse des prix s’élève à 8,4%. Une tendance vérifiée par les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Cette première analyse s’intéresse aux prix avant et le mois suivant la mise en place du protocole. Mais pas de tous ses paramètres. Le gel des taux de marges de la grande distribution et la suppression de l’octroi de mer les familles de produits désignées font partie de l’équation. La contribution de l’Etat, à savoir la suppression de la mise à zéro de la TVA entrera dans la formule à partir du 1er mars.

« Ce qui nous intéresse, c’est l’évolution des prix sur le long terme, affirme Etienne Desplanques, préfet. Il y a une partie du chemin qui est objectivée et réalisée par des économètres. »
Fin octobre, une loi contre la vie chère a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. Cette proposition de loi vie à prendre des mesures d’urgence contre la vie chère et à réguler la concentration des acteurs économiques dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la Constitution.
Seulement, tous les distributeurs ne sont pas signataires du protocole contre la vie chère. Ils ne sont donc pas soumis aux mêmes objectifs de prix. « Les trois plus gros ont signé, ce qui représente 60% du marché », explique le préfet.

Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM reste prudent notamment à cause de l’inflation mais il constate. « La baisse de l’octroi de mer à zéro a produit son effet », veut-il souligner. Pourtant la diminution de 20% escomptée n’est pas au rendez-vous. « Devront s’ajouter, la continuité territoriale et les tarifs export. Avec ces deux éléments, on pourrait atteindre le seuil des 20%. »
Le protocole reste une expérimentation limitée dans le temps, 36 mois. Le président souhaite développer la production locale, un autre pan du protocole à travers l’autonomie alimentaire ou la logistique d’approvisionnement.
Laurianne Nomel