CONTRE LE CHLORDÉCONE ET LES PESTICIDES :

VERS LE 7 NOVEMBRE !


La date est désormais lancée. Dans les médias, dans les milieux militants, citoyens ou simplement curieux, on sait que le 7 novembre sera un temps fort dans la mobilisation anti chlordécone autant dire la mobilisation pour la vie !

Mercredi 7 octobre, la première réunion pour transformer une initiative Lyannaj Pou Dépolyé Matinik en une initiative unitaire large a tenu une partie de ses promesses. La salle Lamon de la maison des syndicats pleine, les associations et mouvements faisant partie du  Lyannaj et de nouvelles composantes, souvent jeunes, ont discuté deux bonnes heures. Côté partis, on a noté à côté du GRS, du Palima, du RDM, de PÉYIA, une forte délégation du PPM. On a retenu la date et les principes de la mobilisation: l’appel tourné vers la population, le respect mutuel et la transparence dans la préparation, l’exigence d’une négociation entre la société et l’État à la place de la concertation bidon du Copil pour arracher du concret significatif avec en préalable l’arrêt de la répression et la poursuite des grands maîtres de l’empoisonnement.

Le principe de l’ouverture impose de faire un effort pour impliquer les syndicats (un seul présent !), les partis, mouvements et associations populaires qu’on n’ira pas chercher avec un lasso mais qu’on est en droit d’interpeller jusqu’au bout. Surtout que l’idée n’est pas de “faire un coup” le 7 novembre pour s’éparpiller après mais bien de prendre les dossiers à bras le corps en liaison  avec les masses.
Prochaine réunion mercredi 14 octobre à 18h. ANNOU MÉTÉ AN ROUT !

CHEZ PEUGEOT, AVEC AUBÉRY ET OUENSANGA :

UNE ATTAQUE EN RÈGLE CONTRE LES DROITS SYNDICAUX

À Blue automobile, un différent, comme il en existe souvent ailleurs, entre une cliente mécontente, vedette sportive et amatrice des réseaux sociaux et un hyper actif vendeur probablement expéditif ( selon les dires de la direction) débouche sur un conflit de déjà 5 semaines. L’ambiance s’électrise contre ce commercial, représentant syndical, forte gueule contre lequel on a méthodiquement et patiemment multiplié les lettres de rappel et les blâmes. La plainte de la cliente et celle d’autres acheteurs ont été le terreau pour réaliser son licenciement. Les collègues tant de l’atelier que du service commercial ont réagi  contre ce règlement de comptes. Ouensanga, directeur formé savamment à la communication patronale majestueusement policée et finement arrondie, s’en prend d’une part à la grève de solidarité disant qu’elle est illicite et refuse d’autre part de signer un protocole de fin de conflit, niant le droit de grève et rejetant le dialogue avec les grévistes. Le patron Aubéry et Ouensanga  proposent dese débarrasser du vendeur en lui donnant une indemnité mais n’en discutent pas avec le syndicat ni avec le représentant du personnel mais seulement avec les avocats. Exit donc la fonction du syndicat ; il s’agit de détruire les réactions des salariés.

A VOIR : CAMARADE JEAN


Comme chaque année depuis sa création le Festival International du film de Martinique présente un riche programme dont les films peuvent être vus jusqu’au 10 octobre. Le plus politique d’entre eux est un hommage intéressant d’un fils au ” camarade Jean” et ses compagnons de lutte. Un demi siècle du nationalisme radical de Guadeloupe depuis les bancs de l’université en France dans les années 50/60 jusqu’à l’époque récente qui s’arrête avant le grand mouvement de 2009 totalement absent du film. Il est vrai que selon Rosan Mounien, un des protagonistes les plus en vue de cette épopée, le déclin acommencé après l’apogée de l’affaire Faisans au milieu des années 80. Pour lui le recul a commencé après le refus de s’engager dans l’arène électorale au moment où le mouvement pouvait espérer un résultat positif-selon lui- alors qu’en le faisant peu après, il se divisait pour un résultat médiocre parce que “il était trop tard ‘. Il est néanmoins plaisant de voir l’engagement de ces jeunes intellectuels se faisant ouvriers agricoles ou petits planteurs pour organiser les masses, de voir leur entrée en clandestinité après le massacre de mai 67 (Louis Théodore principal théoricien du mouvement devenant Jean tandis que le grand poète Sonny Rupert devenalt Max), “leur première grande grève boostée par la grève de la faim du Père Céleste. On suit pas à pas leur travail syndical, leurs efforts pour instruire les ouvriers et paysans pauvres, leur passage sur le plan politique du GONG qui se revendiquait du “grand timonier”(Mao) à l‘UPLG avec une tonalité nationaliste plus classique. La Conférence des derniers colonies françaises à Bonneveine est le plus grand moment de cette phase.

Analysé dans le film comme un succès, cet événement avait plutôt déçu à l’époque leurs auteurs puisqu’ils en espéraient l’ouverture des négociations avec l’État français. Cet enjeu de négociationsavec le pouvoir est largement présent dans le film qui montre la confrontation entre la branche UPLG/UGTG d’un côté et la branche armée GLA/ARC de l’autre. Au moment où cette dernière dirigée par Luc Reinette pensait tenir le bon bout à travers les discussions entamées avec les émissaires de Mitterarand, des bombes portées par quatre militants de l’UPLG explosèrent mystérieusement en tuant leurs porteurs. Cette tragédie ouvertement questionnée par Luc Reinette, mit fin brutalement (et opportunément ??) au processus. Le ” camarade Jean” prend ses distances dans le film avec cet épisode militaire qu’il met sur le compte d’initiatives personnelles de militants non cautionnés par la direction de l’UPLG plus orientée vers l’action de masse. Pour Rosan Mounien, dirigeant le plus connu à l’époque de l‘UTA puis de l‘UGTG, le recul du mouvement initié avec l’erreur de la tactique électorale est devenu mortel avec le cyclone Hugo qui a permis à Mitterarand de reprendre la main en distribuant de grosses sommes pour la reconstruction de la Guadeloupe.

On regrette évidemment que le film n’aborde pas la question du divorce ultérieur entre l‘UPLG et l‘UGTG qui avait été construite comme bras syndical d’un projet politique très affirmé. On ne sait donc pas comment les dirigeants historiques ont vécu le retour aux sources du radicalisme syndical des débuts en opposition de plus en plus nette avec une branche politique de moins en moins radicale et de plus en plus électoraliste. Certains ne manqueront pas de tirer à tort l’équation : participation aux élections = trahison fatale des objectifs révolutionnaires. Aucun des dirigeants interviewés dans le film ne permet de contrer cette idée erronée : ni chez les radicaux ,ni chez les assagis qui se sont convertis à l’activité économique, certes menée avec une éthique nationaliste et une sincérité écologique mais en se situant aux antipodes des préceptes du “grand timonier de la grande révolution culturelle prolétarienne” qui était la boussole des premières années.

Ce n’est pas, on s’en doute le seul silence du film. Pas un mot n’est dit sur le rapport de ce courant avec les organisations marxistes révolutionnaires qui défendaient mordicus l’indépendance politique de classe du mouvement ouvrier et donc l’orientation vers la révolution socialiste. Cela évite toute autocritique par rapport non seulement au sectarisme à leur égard mais encore aux méthodes antidémocratiques utilisées contre eux et qui finalement comme toujours dans ces cas là, ont fini par se retourner contre toute pensée dissidente en interne. Cela aussi est un élément éclairant sur la mort des débats, les brisures et les reculs.

Ce film est donc important, émouvant et instructif mais doit permettre des débats que nous n’avons fait qu’ébaucher ici.

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