Lancé le 15 novembre dernier pour une durée de trois mois, un « plan d’action coup de poing » intitulé ‘’opération Place nette’’ et relatif au quartier Sainte-Thérèse de Fort-de-France, a connu son épilogue il y a peu. C’est en présence de représentants de l’édilité foyalaise et des dirigeantes du ‘’Conseil citoyen’’ du quartier, que les services de l’Etat, réunis en préfecture, ont récemment communiqué le bilan de cette opération. Présentation. 


PHOTO DE COUVERTURE : Le prefet Jean-Christophe Bouvier, Clarisse Taron et Christophe Foissey


Clarisse Taron et Christophe Foissey

Affichant « l’ambition de réduire significativement la délinquance et les trafics » ainsi que « le sentiment d’insécurité et d’abandon du quartier par les institutions publiques », ce « plan d’actions » reposait sur les quatre axes suivants : renforcement des contrôles sur la voie publique, lutte contre les trafics de stupéfiants, contrôles des établissements recevant du public et amélioration de la qualité de vie des habitants. Bilan axe par axe, tel qu’indiqué par les services de l’Etat.

Axe 1 : 2656 personnes contrôlées ; 44 interpellations (dont 10 pour des étrangers en situation irrégulière) ; 1568 véhicules contrôlés ; 364 contraventions dressées ; 93 contrôles des voies et usagers du TCSP.

Axe 2 : Deux armes saisies ; 160 grammes de cannabis saisis ; un point de deal démantelé.

Axe 3 : Vingt établissements contrôlés ; six avertissements et fermetures administratives.

Axe 4 : Cinquante VHU (Véhicule Hors d’Usage) enlevés ; deux opérations d’enlèvement de déchets.

« Mais dans les ruelles il se passe des choses… » 

Rosette Jean-Louis

« Il y a eu des améliorations mais il reste des choses à faire », nous indiqua Rosette Jean-Louis, la présidente du ‘’Conseil citoyen’’ de Sainte-Thérèse ; une responsable qui, lors de cette communication des services de l’Etat et du Parquet, exprima son souhait que cette opération ‘’Place nette’’ soit prolongée au moins jusqu’à la première semaine de janvier prochain. « Oui des contrôles sont faits sur Bishop (l’Avenue Maurice Bishop du quartier, ndr) mais dans les ruelles il se passe des choses », nous indiqua également Mme Jean-Louis. Durant cette communication des autorités, le directeur territorial adjoint de la Police Nationale, Christophe Foissey, reconnut en effet une carence de contrôles dans les ruelles de Sainte-Thérèse, mais argua d’espaces étroits et parfois obstrués donc d’éventuels risques pour les forces de police en cas de situation(s) dangereuse(s). Dans leur communication, les services de l’Etat indiquent en outre que ce plan d’action a permis de « renouer un lien de confiance » entre les pouvoirs publics et les habitants de Sainte-Thérèse. Qu’en pensent précisément ces habitant.es ? A suivre. Prochain quartier foyalais à connaître l’opération ‘’Place nette’’ durant trois mois en 2024 : Dillon.

Mike Irasque


Un GLTD consacré à Sainte-Thérèse

GLTD c’est-à-dire ‘’Groupement Local de Traitement de la Délinquance’’. « C’est un groupe de travail dédié à un quartier et qui répond, éventuellement en urgence, à une situation de délinquance », nous expliqua Clarisse Taron, la Procureure de la République, « c’est un groupe qui est animé, convoqué et réuni par le Procureur de la République, qui peut se réunir dans les deux jours s’il y a une urgence, qui ne se réunit qu’en cas de besoin et qui est un espace opérationnel. Il est convenu dans les GLTD que par exemple on se dit des noms – il y a du secret partagé entre les personnes d’un GLTD – et qu’on travaille avec la police municipale, nationale, les organismes logeurs, etc. L’idée est de se voir rapidement, sur un sujet précis et de trouver une solution précise. » Quelles sont les différences essentielles entre un GLTD et un ‘’Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance’’ (CLSPD) ? « Le CLSPD on y est souvent vingt personnes ; le GLTD pas plus que quatre ou cinq », précisa Clarisse Taron, « le CLSPD c’est public, on y tient des propos politiques au sens noble du terme, sur l’organisation de la vie dans la Cité, on essaye de mettre en avant les actions qu’on a faites en direction des jeunes, etc. » Et d’ajouter : « On avait fait un GLTD à Schoelcher car il y avait eu deux meurtres à la cité Ozanam. On s’était vus avec Ozanam et on s’était dit comment faire pour éviter les rassemblements, dès demain, dans ce hall d’immeuble. C’est donc très pragmatique et l’idée n’est pas de se voir tous les mois mais quand il y a besoin. Un magistrat du Parquet est délégué à chaque GLTD, son nom est donné aux autres partenaires, donc la mairie ou la police municipale peut dire ‘’M. ou Mme le magistrat là nous avons un souci, peut-on se voir ? ». Il en va de même pour ce ‘’GLTD Sainte-Thérèse’’. MI


 

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version