L’administration américaine en charge de l’environnement a temporairement autorisé les entreprises à ne pas respecter les limitations de rejets polluants. Cela doit leur permettre de mieux passer la crise du coronavirus et même de mieux protéger la population, assurent les autorités. La décision révolte les défenseurs de l’environnement.

Donald Trump n’a jamais caché sa volonté de détricoter les lois environnementales de l’ère Obama et la crise du Coronavirus lui en donne l’opportunité.

Comme on le voit de plus en plus chaque jour, l’épidémie de Coronavirus risque de cogner très fort aux États-Unis et l’administration de Donald Trump n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde, en particulier pour ce qui est de la dépense publique pour miner les dégâts économiques et sociaux. Au milieu de ces nombreuses décisions, l’Environmental Protection Agency (l’EPA), l’agence américaine en charge de l’environnement, a pris une décision qui a soulevé l’ire des écologistes. 

Afin de ne pas contraindre les entreprises dans cette période, elle a assoupli les règles portant sur la protection de l’eau et de l’air. L’EPA autorise les entreprises à temporairement faire fi des règles limitant les rejets polluants dans l’atmosphère et dans l’eau. “L’EPA ne prévoit pas de sanctions pour les violations de la surveillance de conformité, des tests d’intégrité, d’échantillonnage, d’analyse en laboratoire, de formation et d’obligations de déclaration ou de certification dans les situations où l’EPA convient que le Covid-19 était à l’origine de la non-conformité”, explique l’Agence.

Santé des travailleurs

L’EPA “reconnaît que les défis résultant des efforts visant à protéger les travailleurs et le public contre le Covid-19 peuvent avoir un impact direct sur la capacité des installations réglementées à respecter toutes les exigences réglementaires fédérales”, justifie l’administrateur Andrew R. Wheeler. Toutefois l’agence appelle à un maximum de responsabilité en limiter au maximum dans le temps la non-conformité des installations industrielles.

Pour Gina McCarthy, ancienne administratrice de l’EPA sous l’ère Obama, citée par l’AFP, il s’agit d’”une licence ouverte pour polluer”. Elle ajoute : “cette directive effrontée n’est rien de moins qu’une abdication abjecte de la mission de l’EPA de protéger notre bien-être”. Selon Richard Pearshouse, responsable Crise et environnement à Amnesty International, “le gouvernement de Donald Trump profite de cette crise pour atteindre l’objectif qu’il s’était fixé avant la crise du COVID-19, à savoir faire disparaître les normes environnementales aux États-Unis. La suspension pour une durée indéterminée des garanties prévues par les lois relatives à l’environnement est une décision qui va tuer ou menacer la santé d’un grand nombre de personnes”.

Ludovic Dupin @LudovicDupin

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