Nous avons publié déjà le texte de l’intervention du Député Alfred Marie-Jeanne, sur cettte question. Aujourd’hui, des extraits de ceux de la Députée de Guyane, Mme Taubira, extraits repris du Journal Justice et dans lesquels Mme Taubira, refuse, comme le leader du MIM, les modifications prévues au Statut des Dom de Guyane et de Martinique pour 2014.
C’est à la fois bien et triste.
Bien, parce qu’il n’est jamais trop tard pour s’exprimer clairement.
Triste, car, en effet, il est bien tard maintenant [I ja ka ta, comme dirait notre ami Sony Rupaire]…
Durant la campagne de 2010, Antilla avait tenté d’interroger Mme Taubira par une interview lancée par les soins de Gérard Dorwling-Carter. En effet, la prise de position de la députée de Guyane, en faveur du 74,  allait alors  à l’encontre de celle du PPM et de ses alliés. Or, Mme Taubira  a toujours été très proche du PPM. Ceci aurait pu alimenter une polémique saine et ouverte et, en tous cas à un niveau supérieur à celui auquel elle s’était accrochée en Martinique. Peut-être aussi, cette rencontre inhabituelle, entre cette “alliée” guyanaise du PPM et les leaders MIM/RDM aurait-elle desserré les cordons qui se nouaient, visiblement, autour du cou des partisans d’un Statut de la Guyane et de la Martinique, plus ouvert que celui qui semble avoir été finalement voté…

Christiane Taubira :

Comprenez bien que ce ne sera pas fini.


“(…) Cette profondeur historique, cette trajectoire montrent que, dans ces territoires, il existe une demande d’ajustement non pas administratif mais institutionnel. En Guyane en tout cas, il y a cette demande d’une architecture qui correspondrait davantage à ce territoire d’Amazonie en Amérique du Sud. Les enjeux sont considérables : exploitation et de mise en valeur des ressources du territoire ; contrôle du territoire lui-même ; relations géopolitiques, économiques et commerciales avec les pays voisins ; réponse aux besoins d’une jeunesse importante – plus de la moitié de la population n’a pas vingt ans. Les grands enjeux économiques sont liés aux richesses terrestres et marines, mais aussi à des activités technologiques innovantes telles que l’activité spatiale. Il s’agit de connecter les activités économiques et la jeunesse de ce territoire. Le Gouvernement peut se contenter de nous faire croire qu’il s’agit d’une simple réforme administrative, d’un ajustement. Il peut prétendre que nous allons juste rationaliser le fonctionnement de deux collectivités qui étaient sur un territoire commun et que cette réforme est tout à fait neutre, qu’elle n’a aucun relief. Dans ce cas, soit il méconnaît complètement cette trajectoire historique, ce qui serait une faute politique, soit il choisit délibérément de la méconnaître, ce qui serait une ruse incapable de prospérer. Je vous le dis pour que vous le répétiez au Gouvernement, madame la ministre. Cette réalité-là, je voudrais qu’elle soit prise en compte. Comprenez bien que ce ne sera pas fini. Il ne suffira pas d’adopter ces deux textes – je ne voterai pas en leur faveur, je vous le dis en toute honnêteté – pour clore le chapitre de la revendication institutionnelle, parce que, précisément, ces institutions ne seront pas tellement mieux adaptées que les précédentes.(…) (…) S’agissant du calendrier, tout le monde ne s’accorde pas sur la date de 2014 et pour ma part je serais favorable à 2012. On va attendre quatre ans ! Or on a estimé que la consultation était urgente au point de l’organiser avant les élections régionales. On a estimé qu’il était urgent de mettre en place la collectivité au point que le Gouvernement déclare la procédure accélérée pour l’examen des textes. Puis, aujourd’hui, on nous annonce qu’on va attendre le calendrier national. C’est le seul argument ! Sinon, pourquoi pas 2013 ou 2015 ? Il s’agit seulement de s’aligner sur le calendrier électoral national. (…) Pour conclure cette rétrospective historique, je pourrais citer l’un de nos auteurs, car vous savez que notre littérature compte de brillants esprits, à la pensée éblouissante”. Mais je resterai ici, en Europe, pour m’en remettre à Goethe, qui disait que “qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans vit seulement au jour le jour”. C’est bien pour cela que la profondeur historique est importante”. [Fin de citation]

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