Sylvie Glissant Nous fait « connaître » : Dénètem Touam Bona

janvier 25
07:39
2021

Dénètem Touam Bona
“Quand des feux sans fin assombrissent les cieux de régions tropicales convoitées (Amazonie, Bornéo…), on s’alarme aussitôt de la destruction de la forêt « primaire ». Cette nostalgie irrépressible du jardin d’Eden nourrit pourtant l’érotisme prédateur qu’elle croît condamner : le viol (néo)colonial d’une nature « vierge ». Dans ce texte, Dénètem met en résonance le « blanc de mémoire » (la production coloniale de l’amnésie, l’assimilation) avec le « blanc des cartes » (la production « géo-graphique » de « l’espace vide » qui appelle et justifie l’occupation coloniale). Dénètem décèle dans les formes de vie ombrophiles des communautés marronnes des pistes de réexistence.”
Dénètem Touam Bona fait partie de ces auteurs afropéens, à l’identité frontalière, qui tentent de jeter des passerelles entre des mondes que vrille, toujours, la « ligne de couleur ». Collaborateur de l’Institut du Tout-Monde (E. Glissant), il est l’auteur de Fugitif, où cours-tu ? (PUF, 2016). Il s’attache en particulier à penser la question des « réfugié.e.s » à la lumière de l’expérience des esclaves fugitifs, ce dont témoigne sa collaboration avec les cinéastes Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval. Leur dernier film Fugitif, où cours-tu ? (1h20), une version épurée de L’héroïque lande(3h40), sort dans la collection « Lucarne ».
Son second livre, paru au Brésil en 2020 :
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