Endosser l’ombre striée des feuillages

Dénètem Touam Bona


“Quand des feux sans fin assombrissent les cieux de régions tropicales convoitées (Amazonie, Bornéo…), on s’alarme aussitôt de la destruction de la forêt « primaire ». Cette nostalgie irrépressible du jardin d’Eden nourrit pourtant l’érotisme prédateur qu’elle croît condamner : le viol (néo)colonial d’une nature « vierge ». Dans ce texte, Dénètem met en résonance le “blanc de mémoire” (la production coloniale de l’amnésie, l’assimilation) avec le “blanc des cartes” (la production “géo-graphique” de “l’espace vide” qui appelle et justifie l’occupation coloniale). Dénètem décèle dans les formes de vie ombrophiles des communautés marronnes des pistes de réexistence.”
Dénètem Touam Bona fait partie de ces auteurs afropéens, à l’identité frontalière, qui tentent de jeter des passerelles entre des mondes que vrille, toujours, la « ligne de couleur ». Collaborateur de l’Institut du Tout-Monde (E. Glissant), il est l’auteur de Fugitif, où cours-tu ? (PUF, 2016). Il s’attache en particulier à penser la question des « réfugié.e.s » à la lumière de l’expérience des esclaves fugitifs, ce dont témoigne sa collaboration avec les cinéastes Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval. Leur dernier film Fugitif, où cours-tu ? (1h20), une version épurée de L’héroïque lande(3h40), sort dans la collection « Lucarne ».
Son second livre, paru au Brésil en 2020 :
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