Si vous croyiez que la littérature antillo-francophone allait mal : détrompez-vous. Découvrez aujourd’hui trois écrivains post-Créolité : Alfred Alexandre, Miguel Duplan, Jean-Marc Rosier. Et, puisqu’un bonheur n’arrive jamais seul, n’oubliez pas qu’une chose est d’en être fier, une autre d’acheter leur production. Car cela aidera les canaux de production à vivre ou survivre, et, surtout à donner tout leur chance à tous les nouveaux qui brûlent de voir un de leurs écrits passer la rampe de leur tiroir…

Alfred Alexandre

Alfred Alexandre, est né en 1970 à Fort-de-France, en Martinique. Il étudie la philosophie à Paris avant de retourner travailler sur son île natale en tant qu’enseignant-formateur en français. Alors qu’il trouve ses écrits ‘trop littéraire ‘, c’est aux côtés de ses étudiants qu’il va puiser l’inspiration pour son premier roman publié, ‘Bord de Canal‘ (Drapper, 2005) qui obtient en 2006 le Prix des Amériques insulaires et de la Guyane. Il y démontre déjà une filiation assumée avec la littérature américaine (il cite entre autres Faulkner, Marquez, Carpentier, Steinbeck) qu’il considère plus proche des Caraïbes que la littérature européenne. Il prône un retour au récit, contrairement aux artistes de la négritude, ‘des poètes déguisés en romanciers ‘. Sa première pièce de théâtre, ‘La nuit caribéenne’, est choisi en 2007 parmi les dix meilleurs textes francophones au concours général d’ETC Caraïbe. En 2009, il part en résidence à Québec pour y présenter sa deuxième oeuvre théâtrale, ‘Le patron’. Son deuxième roman, publié en 2011 chez Écriture, ‘Les Villes Assassines‘, retenu dans la sélection du Prix Orange du livre 2011, renoue avec ses inspirations littéraires américaines, tout en ne délaissant pas un goût pour les inventions de langue et les jeux poétiques.

Articles et citations

http://www.gensdelacaraibe.org/index.php?option=com_content&view=article&id=4523:on-a-lu-l-les-villes-assassines-r-dalfred-alexandre&catid=209&Itemid=144
http://milleetunepages.canalblog.com/archives/2011/02/18/20334983.html
http://salondemrspepys.over-blog.com/article-les-villes-assassines-66497810.html
http://www.potomitan.info/atelier/pawol/alexandre.php
http://www.atv.mq/actu (Journal du 15 juillet 2011)

«Le canal dessinait une frontière, une saignée d’eau gluante, entre le reste de la ville et notre bout de monde, et ils étaient rares, de l’autre côté de la vie, à enjamber le pont pour se risquer, même en plein jour, sur notre territoire. Et on peut les comprendre» (incipit)Bord de canal, Ed. Dapper, 2005

Les villes qui fument le crack n’aiment pas qu’on dise qu’elles sont belles. La nuit, quand elles allument leurs chandelleries minables sous la pluie,elles ont les yeux qui se rincent le sang, en mille morceaux de miroirs, dans les flaques d’eau. Les villes assassines, Ed. Ecriture, 2011.

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Miguel Duplan

Miguel Duplan est né en 1963 à La Martinique, où il vit aujourd’hui après avoir passé vingt-cinq ans en Guyane française. Il travaille dans le monde enseignant. Il est l’auteur de L’Acier (Prix Carbet de la Caraïbe 2007, L’Harmattan) et Le Discours profane (Éditions des Équateurs, 2008). Un long silence de Carnaval (Editions Quidam, 201)0, son dernier roman, raconte avec fulgurance l’ordinaire d’une vie inapaisée.

Articles et citations

http://www.atv.mq/actu (Journal du 15 juillet 2011)

« Dans sa description de Jean-Baptiste Simonin, flic martiniquais émigré en Guyane et sale type pathétique, qui traite aussi mal ses collègues et ses concitoyens que ses femmes, Miguel Duplan, l’auteur de ce court et fiévreux roman, réussit à nous faire sentir le potentiel de poésie et de drôlerie de l’indigne et du minable ; il fait aussi un magnifique portrait du Cayenne des années 2000. »Natalie Levisalles, Libération

« Une écriture très singulière pour un roman atypique à découvrir. » Max Buvry, Librairie Vaux Livres

« … Cayenne en ce début de millénaire ressemblait à toutes mes envies… ».

« Déjà, il gémit sans arrêt dans son uniforme bleu-pâle-bleu-foncé et seul le rouge du sang se savoure abondamment dans le capharnaüm des urgences. »

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Jean-marc Rosier

Jean-marc Rosier est né en 1976 à Fort-de-France. Professeur de Lettres et de Langue et Culture régionale  (créole), il est également éditeur (K.Editions) et traducteur. Auteur de deux romans en créole (An lavi chimérik – Prix Sonny Rupaire 1999) et Lélékou(2003), il a traduit Albert Camus (Caligula), Uderzo et Goshiny,  (Astérix,) Hergé (Tintin), Les profs, a assuré la traduction le sous-titre du court-métrage La noire ode (Prix de court, 2011) du réalisateur et comédien Patrice Le Namouric, de DVD historiques, Cherry on cake, etc.

En 2008, il publie Noirs Néons aux éditions Alphée Jean-Paul Bertrand (Prix spécial du Jury du Prix Carbet). Ce livre la été retenu dans la sélection finale des Prix RFO, Carbet, et Fetkann. Co-fondateur avec Alfred Alexandre de la revue Mélanges Caraïbes, Jean-Marc Rosier interroge la société martiniquaise à travers les thèmes de l’urbanité, de la folie, de l’enfermement, des déshumanisations.

Les romanciers qui ont nourri son écriture, sa réflexion, son style, lesAméricains (Selby Jr, Easton Ellis, Chrichton, Mosley, hoddel, etc.), le brésilien Jorge Amado, les français, Louis-Ferdinand Céline, Romain Gary-Ajar,  San Antonio, l’allemand Stefan Zweig, l’italien Umberto Eco, etc.

Articles et citations

http://www.atv.mq/actu (Journal du 15 juillet 2011)

http://www.montraykreyol.org/spip.php?article1672

http://www.culturessud.com/contenu.php?id=239

http://www.fxgpariscaraibe.com/article-23041194.html

http://www.tout-monde.com/activites/index.html

http://www.dailymotion.com/video/xb6pu3_prix-carbet-de-la-caraibe-2008-remi_news

Voyage au bout de la nuit foyalaise, RFO Paris, Maïté Kodha.

Noirs Néons, de la vraie littérature donc / C’est qui est plutôt rare par les temps qui courent/ Je veux dire par là qu’au moins ce bouquin on l’oublie pas sitôt la dernière page refermée/ Et moi j’aime les livres comme ça qui continuent à vous poursuivre longtemps/ Voilà/ Robert Piccamiglioécrivain et critique français, La station-service, éd. Albin Michel, 2003.

Bravo pour ce roman, Noirs Néons, qui m’a fait penser à Selby Jr. et à Easton Ellis… C’est dire ! Medhi Omaïs, écrivain. 

Trois écrivains à suivre donc. Bonne lecture.

E. P.

 

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