STANISLAS DU GUERNY

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’Economie, confirme que les pouvoirs publics sont prêts à soutenir la relance de l’usine de masques sanitaires FFP2 de Plaintel, fermée en 2018 par le groupe Honeywell. De son côté, Celluloses de Brocéliande (groupe Intermarché) s’apprête à installer cinq lignes de production à Ploërmel, quand l’homme d’affaires suisse Abdallah Chatila souhaite créer une usine à Ploufragan, dans les ex-locaux de Chaffoteaux & Maury.

La production de l’usine de masques sanitaires FFP2 sera-t-elle relancée à Plaintel (Côtes d’Armor) ? Le gouvernement souhaite “faire aboutir” ce projet, indique Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat à l’économie. Cette fabrication avait été stoppée en 2018 par le groupe Honeywell qui était, depuis plusieurs années, le propriétaire du site de Plaintel. Suite à la baisse des commandes de l’Etat, une partie des activités de l’usine ont été transférées en Tunisie et plusieurs machines de production ont été détruites.

Avec le soutien du Conseil régional de Bretagne et du Conseil départemental des Côtes d’Armor, un projet de relance de cette production est en cours. Il est officiellement conduit par Guy Hascoët, ex-secrétaire d’Etat à l’économie solidaire du gouvernement de Lionel Jospin, dans le cadre d’un contrat de mission. Il envisage “la création d’une Société coopérative d’intérêt collectif -SCIC- à laquelle pourraient être associées des entreprises, mais aussi des collectivités”, indique-t-il. Son tour de table est en cours d’élaboration.

Appel à d’anciens salariés

Si le Conseil régional de Bretagne est à la manœuvre, il souhaite, avant d’engager des fonds financiers, que l’Etat donne de réelles garanties et signe des contrats d’achats de masques, si possible sur le long terme, afin de pérenniser le site bien au delà la période de l’épidémie de Covid-19. Ce projet porte sur un investissement de plus de 10 millions d’euros. Il est parfois évoqué une enveloppe nécessaire pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros. Cette relance pourra se faire avec d’anciens salariés de l’usine de Plaintel prêts à reprendre du service. En 2018, le site employait encore une quarantaine de collaborateurs, contre 300 en 2010 pour une production de plus de 200 millions de masques. Des compétences se disent disponibles.

L’ex-usine de Plaintel est actuellement occupée par d’autres activités. Il faudra donc aux protagonistes de la relance – ils misent sur un redémarrage en octobre ou novembre prochain -, trouver un nouveau site. Tandis que deux autres projets de fabrication de masques émergent dans la région.

Cinq  lignes de production pour Les Celluloses de Brocéliande

Agromousquetaires (Intermarché) possède à Ploërmel (Morbihan) la société Celluloses de Brocéliande, spécialisée dans la fabrication notamment de changes pour bébés. Elle se relance dans celle de masques FFP2 et chirurgicaux. Un projet monté en moins d’un mois avec l’appui de l’Etat.

D’ici juillet / août seront instalées cinq lignes de production (trois pour des FFP2, deux pour des masques chirugicaux) pour une capacité annuelle de production de 130 millions de masques, avec une soixantaine d’emplois à la clé. Les machines permettant la production seront achetées à deux sociétés françaises, Cera dans la Loire et Ose dans le Maine-et-Loire.

Il s’agit d’un retour aux sources puisque le site disposait, dans les années 2000, d’une ligne de production de masques FFP2 qui a depuis été démontée et cédée à un autre fabricant en France. C’est notamment pour alimenter cette usine en matière première que l’Etat a lancé un appel à projets pour la création d’une filière de production de meltblown.

Un homme d’affaires suisse à la manœuvre

S’ajoute à ces deux vastes projets, un troisième porté cette fois par l’homme d’affaires genevois Abdallah Chatila. Il annonce travailler à la création d’une usine en Bretagne d’une capacité de 250 millions de masques par an, moyennant un investissement de 15 millions d’euros. Il aurait signé une lettre d’intention afin d’acquérir les 25 000 m² de l’ex-usine Chaffoteaux & Maury située à Ploufragan près de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). S’il aboutit, ce projet devrait générer la création de 120 emplois.

“Je suis étonné, indique dans un communiqué Loïg Chesnais-Girard, de la capacité d’engagement de cet industriel qui aurait signé la reprise de Chaffoteaux sans prendre aucun contact avec nous. Mais bien entendu si ce projet est viable et qu’il permet le développement de l’emploi en Côtes d’Armor, il sera regardé positivement.”

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