Une centaine de collégiens étaient réunis aux Tropiques Atrium pour célébrer les 100 ans de Frantz Fanon. Cette matinée a été l’occasion de pour les jeunes adolescents d’appréhender l’auteur et psychiatre martiniquais. Un moment d’échange avec Steve Gandet, écrivain, enseignant-chercheur et Malik Duranty slameur en présentiel et en visio Mireille Fanon Mendès France, fille de Frantz Fanon a permis aux élèves d’enrichir leurs connaissances sur l’écrivain qui aurait été centenaire en juillet 2025.
Césaire, Glissant, Fanon. Trois des Martiniquais qui auront marqué de leur empreinte un art, une pensée, un concept. Cette année, Frantz Fanon aurait célébré ses 100 ans, le 20 juillet. Raison pour laquelle, la Collectivité territoriale de la Martinique a mis à l’honneur le psychiatre militant. À l’honneur également sur grand écran avec Fanon, le film dans tout le territoire français, le CTM apporte sa pierre à l’édifice. Ce mardi, aux Tropiques Atrium, une centaine d’élèves étaient réunis pour l’occasion. Il s’agit pour eux de mettre un homme, une biographie derrière un homme qui a laissé son nom à un lycée de Trinité. « Chaque génération doit dans une relative opacité affronter sa mission : la remplir ou la trahir »
Un extrait du documentaire, Fanon, une vie, un combat, une œuvre a permis aux élèves présents de se plonger encore un peu plus dans la vie de l’activiste martiniquais, son engagement, ses batailles, ses convictions. Dans ce court extrait apparaissent, fille, frère, oncle mais aussi amis et compagnons de route. On y découvre une Martinique sous occupation. On peut y voir des images de jeunes martiniquais défilant telle la jeunesse hitlérienne saluant le bras tendu. Une Martinique soumise qui en côtoie une autre. Celle où des pêcheurs qui ont la réputation de faire passer des personnes à Sainte-Lucie ou à la Dominique sont tenus à l’œil. On y apprend que 4000 Martiniquais qui ont traversé clandestinement le canal de la Dominique pour rejoindre les Forces françaises libres. Frantz Fanon était l’un d’entre eux. Une expérience qui va transformer l’homme. « Fanon, à côté de Césaire mais de manière beaucoup plus radicale, nous a obligés à, quel que soit le degré de métissage à admettre que la part noire en nous est la part fondamentale », expliquait alors Raphaël Confiant.

Les échanges entre les élèves et les intervenants ont été riches et nourris. Des questions qui apparaissaient simples cachaient un véritable intérêt pour l’auteur martiniquais notamment pour le livre Peau noire, masques blancs. Les collégiens ont soulevé un point : « Le langage de Césaire et Fanon sont soutenus et nous sont difficilement accessibles. » Tout en acquiesçant, les intervenants ont tenu à rassurer les élèves. « Les méthodes qu’on apprend à l’école ne sont pas circonscrites au travail scolaire. Lors de ma première lecture, j’avais mon dictionnaire à côté de moi. C’est ainsi qu’on entre dans une phase de compréhension. »
Laurianne Nomel