Une deuxième vague, vraiment ?
Réseau PureSanté,

Partout on voit fleurir des articles sur l’hypothèse, alarmiste, d’une deuxième vague d’épidémie liée au Covid-19. Pourtant, rien n’est moins sûr ! Le schéma de cette maladie ressemble actuellement à celui d’une épidémie saisonnière.
Pourtant, cela n’empêche pas certains experts de prévoir une possible « deuxième vague plus violente » et des « mesures désespérées », comme titrait le magazine Sciences et Avenir[1]. En cause, les propos d’un éminent virologue allemand repris dans tous les médias.

Christian Drosten se méfie d’un déconfinement trop rapide.

Aujourd’hui âgé de 48 ans, Christian Drosten dirige le département de virologie de l’hôpital universitaire de la Charité, à Berlin. Conseiller au Bundestag, siégeant aux côtés du ministre de la Santé, Jens Spahn, il est devenu depuis la mi-janvier une des figures les plus sollicitées et écoutées du pays. À l’origine d’un test de diagnostic contre le SRAS, un autre coronavirus, en 2003, Christian Drosten est l’initiateur de la politique de tests massifs de contaminations menée en Allemagne.

Selon lui, et d’autres experts, le virologue s’inquiète d’une deuxième vague de virus qui serait plus violente que la première. « Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie, estime le scientifique dans l’interview. Le déconfinement trop en amont représente une erreur stratégique (…). Nous nous retrouverons dans des situations où des camions-citernes remplis de désinfectant circuleront dans les rues, car ce sera les seules mesures, désespérées, pour combattre le virus ».

De quoi décimer aussi les écosystèmes microbiens. Avant d’en arriver là, il serait bon de prouver que ce type de mesure ne participe pas, au final, à une reconquête hégémonique du terrain par des souches bactériennes ou virales pathogènes…
N’est-ce pas démesurément alarmiste ?

Pour mémoire, ce virologue avait estimé que 70 % de la population allemande pourrait être infecté[2]. « Cela pourrait bien prendre deux ans, voire plus », avait-il ajouté. Mais aujourd’hui il dresse le constat suivant : « Même en Allemagne, avec notre immense capacité à tester dirigée quasiment entièrement vers les personnes ayant des symptômes, nous n’avons pas eu plus de 8 % de résultats positifs ! »

Sans doute répondra-t-il que les mesures drastiques ont ralenti la transmission. Cela reste à prouver, tout comme l’hypothèse d’une deuxième vague, qui n’est en aucun cas une certitude.

Le Pr Raoult n’est pas du tout d’accord

En effet, tout le monde est loin d’être de cet avis. Notamment, le professeur Raoult, à Marseille, autre éminent virologue.

Dans une récente vidéo publiée le 28 avril sur la chaîne Youtube de l’IHU Méditerranées-Infection, intitulée « Point sur l’épidémie : risque-t-on vraiment une deuxième vague ? » , il explique pourquoi selon lui ce scénario ne tient pas la route.

Cette épidémie correspond à un schéma classique d’épidémie saisonnière et il n’y a aucune raison pour que le virus réapparaisse après le confinement pendant les mois d’été.

Selon Didier Raoult, il y a de fortes chances pour que le virus se comporte de manière classique, c’est-à-dire avec une activité modérée en période estivale.

Son point de vue est d’autant plus pertinent que ce médecin avait déjà annoncé que les chiffres de la surmortalité ne seraient pas plus élevés que ceux de la grippe saisonnière. L’Insee lui donne aujourd’hui raison, car au 30 mars la mortalité globale de la population restait dans la moyenne des hivers précédents.

On ne voit une deuxième vague dans aucun pays du monde !

N’est-ce pas démesurément alarmiste ?

Pour mémoire, ce virologue avait estimé que 70 % de la population allemande pourrait être infecté[2]. «

Cet avis aussi partagé par d’autres médecins, cités par la revue Le Point dans un article intitulé « Coronavirus : et s’il n’y avait pas de deuxième vague ?[3]» Pour le Pr Jean-François Toussaint, chercheur, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes) :

« Actuellement, on ne voit une deuxième vague dans aucun pays du monde, seulement des cas sporadiques et des réimportations issues de la phase pandémique actuelle. De nombreuses données inconnues demeurent concernant ce virus. L’environnement existant au moment où il s’est propagé n’est plus le même aujourd’hui. (…) Ce sont dans les zones avec des températures autour de 10 degrés que l’épidémie a connu le plus important démarrage. Cette température pourrait représenter un optimum thermique : c’est entre 20 et 55 degrés que se concentre 90 % de la mortalité alors que l’ensemble du continent africain ne comptabilise que 1 490 décès pour 32 430 cas ce 28 avril. L’hypothèse de la saisonnalité est donc à envisager. »

Prenez soin de vous et restez optimiste !

Nul doute que les messages alarmistes des médias, qui ne tiennent pas toujours compte de la prudence de certains experts, serviront de point d’ancrage à des mesures visant à maintenir les mesures de distanciation sociale « ad vitam
vaccinam »…

Pour ma part, je vous invite à rester optimiste : en l’état actuel, rien ne permet de dire qu’une deuxième vague peut arriver. Le plus important, au quotidien, est de cultiver son immunité naturelle et une bonne hygiène de vie, les meilleurs remparts pour lutter contre les infections et les épidémies saisonnières.

Pryska Ducoeurjoly, journaliste indépendante
(Réseau Pure Santé)

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