Les interventions d’Alexandra Henrion-Caude cumulent plusieurs centaines de milliers de vues. − Capture écran YouTube / Planètes360



COMPLOTISME – Les entretiens donnés par la généticienne Alexandra Henrion-Caude cumulent des centaines de milliers de vues en ligne. Des prises de position aux accents complotistes aujourd’hui dénoncées par une série de scientifiques ainsi que par l’Inserm.


Thomas Deszpot

Généticienne et ancienne directrice de recherche à l’Inserm, Alexandra Henrion-Caude est devenue en l’espace de quelques mois une figure bien connue de nombreux internautes. En marge de l’épidémie de Covid-19, elle a en effet accordé une série d’entretiens qui ont connu un succès considérable en ligne. Le plus populaire d’entre eux, publié par la web-TV “TV Libertés” à la fin juillet, cumule par exemple près de 1,4 million de visionnages.

Dans ces longues vidéos, la chercheuse aborde une multitude de sujets relatifs au Covid-19. Réticente au port du masque et au confinement, qu’elle a notamment estimés difficiles à concilier avec l’entretien de notre système immunitaire, elle a aussi évoqué une “manipulation” humaine du virus, une position en totale ruptureavec le large consensus dans la communauté scientifique, s’accordant sur une origine animale, via notamment la chauve-souris.

Alexandra Henrion-Caude émet par ailleurs des doutes sur les vaccins en cours de développement. Et porte sur eux “un regard terrifié”. Néanmoins, c’est un autre passage d’une vidéo où elle intervient qui s’est récemment propagé sur les réseaux sociaux. Au sujet des tests PCR réalisés dans les voies nasales, elle s’est étonnée de la longueur des écouvillons utilisés. Il s’agirait, selon elle d’atteindre la “plaque cribiforme”, un “lieu qui permettrait de passer des nanoparticules, des nouveaux modes de thérapie directement au niveau du cerveau”. Une théorie aux accents complotistes qui laisse aujourd’hui pantois bon nombre de chercheurs, parmi lesquels certains de ses anciens collègues.

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L’Inserm se désolidarise

Si la généticienne a évolué au sein de l’Inserm, y occupant un poste de directrice de recherche, elle a quitté l’institution au début de l’année 2018. Ce que confirme l’institut, joint par LCI. Ce dernier indique qu’il s’agissait à l’époque d’un départ “pour des raisons de convenance personnelle”, et prend aujourd’hui ses distances avec la chercheuse. “Ses propos ne sont donc en aucun cas ceux de l’Inserm. Depuis ses débuts, la pandémie de Covid-19 fait fréquemment l’objet de prises de paroles inexactes, de désinformation ou de rumeurs.”

Aujourd’hui président de la Ligue nationale contre le cancer, le généticien Axel Kahn connaît bien sa consœur : il fut en en effet son directeur de thèse et garde d’elle l’image d’une chercheuse “de très grande qualité, très travailleuse”. Il confie néanmoins à LCI avoir découvert avec stupeur ses récentes interventions. “Cette évolution m’a désolé”, glisse-t-il, évoquant des déclarations “pas tellement différentes des pires de positions complotistes”.

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