Steve Jobs, figure emblématique de l’innovation technologique et co-fondateur d’Apple Inc., nous offre un aperçu intime à travers trois histoires personnelles qui ont façonné sa vision du monde et sa carrière exceptionnelle. Ces récits ne sont pas de simples anecdotes ; ils sont les piliers sur lesquels Jobs a construit sa philosophie de vie, insufflant passion et créativité dans son travail et ses relations. Chaque histoire porte en elle des leçons sur la prise de risque, l’amour pour ce que l’on fait et la mort comme conseiller.
Je vous propose de découvrir son discours intégral, agrémenté de sous-titres pour une meilleure lisibilité, à la fin, les conclusions ou « leçons de vie » que j’en tire, et que peut-être vous aussi !
Bonne lecture
Philippe Pied
Récit 1 : Relier les Points
Aujourd’hui, je veux vous raconter trois histoires de ma vie. C’est tout. Pas de grande affaire. Juste trois histoires. La première histoire est sur le thème de relier les points. J’ai abandonné le Reed College après les 6 premiers mois, mais je suis resté dans les parages en tant que visiteur libre pendant encore 18 mois environ avant de vraiment quitter. Mon départ a en fait commencé avant ma naissance. Ma mère biologique était une jeune étudiante non mariée et elle a décidé de me faire adopter. Elle tenait absolument à ce que je sois adopté par des diplômés universitaires, donc tout était prévu pour que je sois adopté à la naissance par un avocat et sa femme. À la dernière minute, ils ont décidé qu’ils voulaient une fille. Ainsi, mes parents, qui étaient sur une liste d’attente, ont reçu un appel en pleine nuit leur demandant : “Nous avons un garçon imprévu. Le voulez-vous ?” Ils ont dit : “Bien sûr.” Ma mère biologique a découvert plus tard que ma mère n’avait jamais obtenu de diplôme universitaire et que mon père n’avait jamais fini le lycée. Et 17 ans plus tard, je suis allé à l’université, mais j’ai naïvement choisi une université presque aussi chère que Stanford.
Après 6 mois, je ne voyais pas la valeur de cela. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie et aucune idée de comment l’université pouvait m’aider à le découvrir. Et ici, je dépensais tout l’argent que mes parents avaient économisé toute leur vie. Donc j’ai décidé d’abandonner et de faire confiance que tout irait bien. C’était assez effrayant à l’époque, mais avec du recul, c’était l’une des meilleures décisions que j’ai jamais prises. La minute où j’ai abandonné, je n’avais plus à suivre les cours normaux, j’ai décidé de suivre un cours de calligraphie pour apprendre à faire cela. J’ai appris les caractères avec et sans empattement, l’espacement entre différentes combinaisons de lettres, ce qui rend une grande typographie. C’était beau, historique, artistiquement subtil d’une manière qui n’avait aucune application pratique dans ma vie.
Mais 10 ans plus tard, lorsque nous concevions le premier ordinateur Macintosh, cela m’est revenu et nous l’avons intégré dans le Mac. C’était le premier ordinateur avec une belle typographie. Si je n’avais jamais suivi ce cours de calligraphie à l’université, le Mac n’aurait jamais eu plusieurs polices de caractères ou de polices à espacement proportionnel. Et puisque Windows a juste copié le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel ne les aurait eues.
Si je n’avais jamais abandonné, je n’aurais jamais suivi ce cours de calligraphie, et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas la merveilleuse typographie qu’ils ont. Bien sûr, il était impossible de relier les points en regardant vers l’avant lorsque j’étais à l’université. Mais c’était très, très clair en regardant en arrière 10 ans plus tard.
Encore une fois, vous ne pouvez pas relier les points en regardant vers l’avant; vous pouvez seulement les relier en regardant en arrière. Donc, vous devez avoir confiance que les points se connecteront d’une manière ou d’une autre dans votre avenir. Vous devez avoir confiance en quelque chose – votre instinct, le destin, la vie, le karma, peu importe. Cette approche vous donnera la confiance nécessaire pour suivre votre cœur, même lorsque cela vous mènera hors des sentiers battus, et cela fera toute la différence.
Récit 2 : Amour et Perte
Ma deuxième histoire est sur l’amour et la perte. J’ai eu de la chance : j’ai découvert ce que j’aimais faire tôt dans ma vie. Woz et moi avons commencé Apple dans le garage de mes parents lorsque j’avais 20 ans. Nous avons travaillé dur, et en 10 ans, Apple est passée de nous deux dans un garage à une entreprise de 2 milliards de dollars avec plus de 4000 employés. Nous venions de sortir notre meilleure création, le Macintosh, un an plus tôt, et j’avais tout juste 30 ans. Et puis j’ai été licencié. Comment peut-on être licencié de l’entreprise que l’on a créée ? Eh bien, au fur et à mesure qu’Apple grandissait, nous avons embauché quelqu’un que je croyais très talentueux pour diriger l’entreprise avec moi, et pendant la première année ou deux, tout s’est bien passé. Mais ensuite, nos visions de l’avenir ont commencé à diverger et finalement, nous avons eu un désaccord. Quand cela est arrivé, notre conseil d’administration s’est rangé de son côté. Et donc, à 30 ans, j’étais dehors. Et très publiquement dehors. Ce qui avait été le centre de toute ma vie d’adulte avait disparu, et c’était dévastateur. Je ne savais vraiment pas quoi faire pendant quelques mois. J’avais l’impression d’avoir laissé tomber la génération précédente d’entrepreneurs, que j’avais échappé le bâton pendant qu’il me passait. C’était un échec très public et j’ai même pensé à quitter la Silicon Valley. Mais petit à petit, quelque chose a commencé à me devenir évident – j’aimais toujours ce que je faisais. Le changement d’événements chez Apple n’avait rien changé à cela. J’avais été rejeté, mais j’étais toujours amoureux. Et donc j’ai décidé de recommencer. Je ne le voyais pas alors, mais il s’est avéré que se faire licencier d’Apple était la meilleure chose qui aurait pu m’arriver. La pesanteur d’être réussi a été remplacée par la légèreté d’être à nouveau débutant, moins sûr de tout. Cela m’a libéré pour entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie. Durant les cinq années suivantes, j’ai commencé une entreprise appelée NeXT, une autre appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme incroyable qui allait devenir ma femme. Pixar a ensuite créé le premier long métrage d’animation par ordinateur au monde, “Toy Story”, et est maintenant le studio d’animation le plus réussi au monde. Dans un retournement remarquable des événements, Apple a acheté NeXT et je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avons développée chez NeXT est au cœur du renouveau d’Apple. Et j’ai une merveilleuse famille. Je suis assez sûr que rien de tout cela ne se serait produit si je n’avais pas été licencié d’Apple. C’était une médecine horrible à goûter, mais je pense que le patient en avait besoin. Parfois, la vie va vous frapper à la tête avec une brique. Ne perdez pas foi. Je suis convaincu que la seule chose qui m’a maintenu en vie, c’est que j’aimais ce que je faisais. Vous devez trouver ce que vous aimez. Et cela vaut autant pour votre travail que pour vos amours. Votre travail va remplir une grande partie de votre vie, et la seule façon d’être vraiment satisfait est de faire ce que vous croyez être un grand travail. Et la seule façon de faire un grand travail est d’aimer ce que vous faites. Si vous ne l’avez pas encore trouvé, continuez à chercher. Ne vous installez pas. Comme pour toutes les questions du cœur, vous saurez quand vous l’aurez trouvé. Et comme toute grande relation, ça ne fait que s’améliorer avec les années. Alors continuez à chercher, ne vous contentez pas de moins.
Récit 3 : Sur la Mort
Ma troisième histoire est sur la mort. Quand j’avais 17 ans, j’ai lu une citation qui disait quelque chose comme : “Si vous vivez chaque jour comme si c’était le dernier, un jour vous aurez certainement raison.”
Cela m’a marqué. Et depuis lors, pendant les 33 dernières années, je me suis regardé dans le miroir chaque matin et je me suis demandé : “Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, voudrais-je faire ce que je vais faire aujourd’hui ?” Et chaque fois que la réponse a été “Non” pendant trop de jours consécutifs, je sais que j’ai besoin de changer quelque chose. Se souvenir que je serai bientôt mort est l’outil le plus important que j’ai jamais rencontré pour m’aider à faire les grands choix dans la vie. Parce que presque tout — toutes les attentes extérieures, tout l’orgueil, toute la peur de l’embarras ou de l’échec — toutes ces choses s’évanouissent face à la mort, ne laissant que ce qui est vraiment important. Se rappeler que vous allez mourir est la meilleure façon que je connaisse d’éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre votre cœur.
Personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir pour y arriver. Et pourtant, la mort est la destination que nous partageons tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est comme il se doit, parce que la mort est très probablement la meilleure invention de la vie.
C’est l’agent de changement de la vie. Il élimine le vieux pour faire place au nouveau. En ce moment, le nouveau, c’est vous. Mais un jour, pas trop loin dans le futur, vous allez graduellement devenir le vieux et être éliminé. Désolé d’être si dramatique, mais c’est assez vrai. Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Ne soyez pas piégé par le dogme, qui vit avec les résultats de la pensée d’autres personnes. Ne laissez pas le bruit des opinions des autres noyer votre propre voix intérieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. Ils savent d’une certaine manière ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire.
Conclusion : Restez Affamé, Restez Fou !
En restant fidèle à vous-même et en embrassant les aléas de la vie avec passion et résilience, vous ouvrez la voie à une existence authentique et significative. Les leçons tirées des expériences de Steve Jobs nous encouragent à poursuivre nos rêves avec détermination, à accepter les revers comme des opportunités de croissance et à toujours nous rappeler de l’importance de vivre pleinement chaque moment. Alors, prenez ces conseils à cœur :
- Connectez les points en arrière : Faites confiance à vos choix, même s’ils ne semblent pas avoir de sens maintenant.
- Trouvez votre passion : Cherchez et trouvez ce que vous aimez vraiment faire.
- Affrontez l’inconnu : Ne craignez pas l’échec et utilisez-le comme une opportunité de croissance, il peut mener à des débuts plus grands et meilleurs.
- Vivez pleinement : Rappelez-vous que le temps est précieux et irréversible. Souvenez-vous de la mortalité pour distinguer ce qui compte vraiment
- Écoutez votre voix intérieure : Suivez votre cœur et votre intuition, ils connaissent déjà votre véritable désir.
- Restez affamé et insensé : Ne vous contentez jamais et aspirez toujours à l’innovation.
Ces points de synthèse ne sont pas seulement des conseils ; ce sont des mantras pour une vie accomplie et passionnée. Restez affamé de connaissances et d’expériences, et restez fou dans la poursuite audacieuse de vos rêves.
