Depuis février 2011, un nouvel antivenin, Bothrofav 2, est au cœur de la lutte contre les morsures du serpent Bothrops lanceolatus, plus connu sous le nom de trigonocéphale, en Martinique. Cette avancée médicale marque un tournant décisif dans la prise en charge des envenimations graves.
Une réponse à une urgence sanitaire
Bothrofav 2 a été conçu pour remplacer son prédécesseur, Bothrofav 1, jugé insuffisant face à une augmentation des accidents thrombotiques observés chez les patients mordus malgré le traitement. Le développement de ce nouvel antidote visait donc à améliorer la sécurité et l’efficacité de la prise en charge médicale.
Un impact salvateur sur la santé publique
Depuis son introduction, l’effet de Bothrofav 2 est indéniable. Selon les spécialistes, les complications thrombotiques et les décès liés aux morsures du trigonocéphale ont presque totalement disparu. Ce traitement a conduit à une véritable réduction de la mortalité et des séquelles associées à ces envenimations potentiellement mortelles. Les études menées en laboratoire ont confirmé sa capacité exceptionnelle à neutraliser les composants toxiques et enzymatiques du venin.
Mode d’administration et recommandations
L’efficacité du traitement dépend de la rapidité de son administration : Bothrofav 2 doit être injecté dans un délai de six heures après la morsure pour un résultat optimal. Il demeure le seul antidote approuvé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour cette indication spécifique en Martinique.
Un mécanisme d’action ciblé
Bothrofav 2 est un antivenin monospécifique élaboré à partir de fragments F(ab’)2 d’immunoglobulines équines purifiées. Ces fragments se fixent aux antigènes du venin dans le sang, formant des complexes inactifs et réduisant la quantité de venin libre, limitant ainsi les effets toxiques sur l’organisme.
Des précautions toujours nécessaires
Bien que Bothrofav 2 ait transformé la prise en charge des morsures de trigonocéphale, des effets secondaires locaux comme des douleurs ou un œdème restent fréquents après la morsure. Une antibiothérapie préventive peut également être recommandée pour éviter les infections secondaires.
Avec Bothrofav 2, la Martinique dispose désormais d’une arme efficace et spécifique contre un serpent dont le venin a longtemps semé la terreur.