Les dirigeants de la Société Aéroport Martinique Aimé Césaire (SAMAC) ont récemment communiqué aux médias leurs « bilan 2023 » et « perspectives 2024 ». Eléments (non exhaustifs) de présentation.

1.852.798 millions de passagers en 2023 : tel fut le montant global indiqué aux médias ; soit une augmentation, par rapport à 2022, de 5,70%. Objectif pour 2024 ? Dépasser le montant global de 2019 (2.050.030 millions de passagers) : 2019,« année de référence » pré-Covid-19 pour l’autorité aéroportuaire de Martinique. « Nous sommes à plus de 90,3% des chiffres de 2019 », indiqua à ce titre Nathalie Sébastien, la présidente du Directoire de la SAMAC, soulignant en outre qu’hormis la Réunion (« au contexte très particulier, notamment un développement du trafic régional »), les chiffres relatifs à l’Aéroport Martinique Aimé Césaire sont meilleurs que ceux de la Guadeloupe ou de la Guyane, « qui sont plutôt à un peu plus de 80% du trafic de 2019. » Au départ de la Martinique, l’Hexagone conserve un poids tout à fait dominant, avec 67% du trafic aérien (Orly et Charles de Gaulle étant respectivement les n°1 et n°3 du ‘’Top 10’’ des destinations au départ de notre aéroport en 2023) ; la Guadeloupe arrive elle en deuxième position, avec 20% du trafic, puis la Guyane, avec 4%.

En 2023, trois nouvelles destinations ont été activées au départ de notre aéroport : le Brésil (Bélem), avec une fréquence par semaine via Air France ; le Canada (Toronto) avec un vol direct par semaine via Air Canada ; et la Guyane(Cayenne) avec une fréquence par semaine via Sky High(compagnie dominicaine). Il est aussi à noter que le nombre de fréquences vers deux destinations (Miami et Montréal) a augmenté depuis novembre 2023 : ce sont désormais 3 rotations par semaine vers Miami, via American Airlines et avec un aéronef passé de 76 à 172 sièges, ainsi que 3 à 5 fréquences par semaine vers Montréal, via Air Canada, et 3 fréquences par semaine (toujours vers Montréal mais en programmation saisonnière) via Air Transat.

Concernant la Caraïbe dite internationale par contre, les montants sont très bas : – 36% par rapport au trafic de 2019. Une réalité expliquée essentiellement par la suspension des activités d’Air Antilles et par l’arrêt de la LIAT. Concernant l’Amérique du Sud et l’Europe, les résultats indiqués sontmeilleurs qu’en 2019 (respectivement + 20,63% et + 39,77%). Des augmentations dues à de « très bons résultats sur la croisière dite basée, puisque nous avons aujourd’hui un certain nombre de charters qui desservent la Martinique au départ de l’Europe et de l’Amérique du Sud, notamment du Brésil ; la compagnie GOL transporte un certain nombre de brésiliens qui ensuite partent sur la compagnie de croisières MSC. » Et concernant l’Europe, des charters viennent d’Italie et d’Allemagne « avec une appétence pour la destination Martinique et pour la Caraïbe de façon globale ».

Extension de l’Aéroport : un enjeu majeur

C’est Le projet structurant de la SAMAC depuis ces dernières années. Il s’agit là d’un impératif aux multiples enjeux, souligna Bruno Mencéle directeur des opérations de la SAMAC ; un impératif qui repose sur plusieurs chantiers d’envergure tels que, notamment, une « amélioration de l’expérience client ». Ainsi sont prévus cette année la mise en place de bornes d’enregistrement et de dépose-bagages en libre-service, l’amélioration de la couverture Wi-Fi, le remplacement des écrans d’affichage et de façon globale la progression de la digitalisation. Autres chantiers et enjeux importants, la facilitation des opérations d’enregistrement et de contrôle, la création de nouveaux services, etc. Des travaux d’extension qui, en outre, auront permis à la structure aéroportuaire de se conformer aux nouvelles normes et autres réglementations européennes. Sans oublier cet impératif absolu pour la SAMAC de garantir à ses clients – les compagnies aériennes – aux passagers et à la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), qu’elle (SAMAC)continuera de respecter scrupuleusement les règles en matière de contrôle et de sûreté des bagages. Avec au surplus, tous les projets de développement des capacités d’accueil de l’aérogare, l’objectif affiché par l’autorité aéroportuaire de Martinique est d’atteindre les 3 millions de passagers d’ici 2030. Le montant global des investissements de la SAMAC,pour 2024, est annoncé à 28 millions d’euros.

Allier confort, sécurité et efficacité

Notre aéroport compte notamment de nouvelles zones d’enregistrement, « côté ouest et côté est ». Des zones décrites comme étant « plus confortables et plus étendues », permettant ainsi une « amélioration de la productivité des compagnies qui procèdent aux enregistrements. » A l’étage, niveau mezzanine, une autre zone, réservée à la police et aux contrôles de sûreté, a récemment vu le jour. En amont de cet espace ont été installées des portes électroniques permettant uniquement l’accès aux passagers munis de leur carte d’embarquement. En fonction de leur destination, de leur type de billet, de leur handicap(s) éventuel(s), ces passagers emprunteront des couloirs différents, ce qui devrait permettre un « traitement plus adéquat des flux ». Concernant les lignes de contrôle de sûreté, ces dernières passent au nombre de 5 à 8 et augmententen longueur (de 5 à 15-18 mètres désormais). Toujours au chapitre du confort et de la réduction de certaines obligationsquelque peu contraignantes, aujourd’hui plus besoin de retirer ses chaussures pour les contrôles de sécurité. La raison à cela ? Un portique de « nouvelle génération » possédant un système de détection des membres inférieurs : en cas de sonnerie, prière alors de poser les pieds sur un scanner de chaussures, pour analyse. Concernant le traitement des bagages, cette étape s’effectuera désormais avec des rayons X « plus modernes, capables d’identifier de façon plus précise les articles prohibés dans les soutes ». Après ces contrôles, les passagers se retrouveront donc en salle d’embarquement. Il est aussi à signaler, à ce titre, une augmentation du nombre de portes d’embarquement, « pour traiter plus de passagers demanière simultanée ». Après les « filtres » de la police et de la sûreté, le passager international se rendra dans les salles d’embarquement « traditionnelles » et le passager régional se rendra dans la « jetée » éponyme, à savoir un mini-terminal dédié exclusivement aux vols régionaux (Guadeloupe, Sainte-Lucie, Dominique, Saint-Domingue, etc.). L’inauguration de cette extension aéroportuaire est prévue pour cette année.                                                                                                                 Mike Irasque (avec SAMAC)

Crédit photos : Roland Dorival.


Un « aéroport vert » à l’horizon ?


Lors de cette communication aux médias, des « efforts » ont été annoncés par les intervenant.e.s, notamment en termes de réduction de la consommation énergétique globale de l’infrastructure aéroportuaire. En somme ? Augmenter la part de l’énergie dite renouvelable dans la consommation globale de l’aéroport et tenter de maîtriser l’impact des activités sur l’environnement, par exemple en diminuant la consommation d’eau potable de 40% Concernant la pollution de l’air, un partenariat a été signé avec la structure Madininair, avec notamment des relevés mesurant l’impact des activités sur lespopulations (des résultats décrits par les parties prenantes comme étant « rassurants »). A propos de cet enjeu qu’est la décarbonation des activités, l’utilisation d’engins de piste « décarbonés » fut notamment mentionné (l’horizon d’un trafic aérien décarboné peinant certes à se dessiner, ndr). Concernant la gestion des déchets maintenant, l’autorité aéroportuaire péyi indiqua vouloir réduire leur production et atteindre un taux de valorisation (de déchets) d’au moins 50%. Enfin concernant la biodiversité, les responsables de la SAMAC indiquèrent que la plateforme aéroportuaire constituait un véritable écosystème, abritant donc faune et flore. Objectif affiché ? Favoriser la pérennité de ces présences vivantes, sans remettre en question la sécurité des vols. (MI)

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