Comme annoncé, le président du Conseil exécutif de la CTM, Serge Letchimy, a récemment transmis au 1er ministre, Gabriel Attal, une « plateforme de négociation », élaborée à partir des propositions émanant de professionnel.le.s du « monde agricole » de Martinique. Précisions et autres rappels.

« En dépit des premières propositions que j’ai pris l’initiative de vous faire parvenir le 25 janvier dernier, afin d’obtenir de votre part et de celle de votre Gouvernement, des mesures fortes et concrètes à apporter aux agriculteurs, au regard de la situation de la petite agriculture et des spécificités du modèle agricole martiniquais, j’ai le regret de constater à l’issue de vos annonces, qu’aucune réponse n’est apportée aux agriculteurs d’outremer. » C’est par ce propos que débute le courrier adressé au 1er ministre, Gabriel Attal, par Serge Letchimy, le 02 février dernier. Le président du Conseil exécutif de la CTM poursuit : « Nonobstant cette non-prise en compte, en complément de cette première demande et afin d’éviter la disparition de l’agriculture martiniquaise, élus et professionnels du monde agricole de Martinique, réunis le 29 janvier 2024, prenons l’initiative de vous transmettre (…) 70 propositions fortes sans lesquelles la pérennité de la production agricole locale se retrouve menacée. Ces actions sont de nature à apporter des réponses structurelles à une situation qui est loin d’être conjoncturelle et doit appeler la convergence des actions de tous les acteurs publics, locaux comme nationaux. Elus locaux, agriculteurs et interprofessions, sommes disposés à faire avancer avec vous l’ensemble de ces chantiers. » À travers cette plateforme de 70 propositions (voir document), indique un récent ‘’communiqué de presse’’ émanant de l’exécutif de la CTM, « les élus et les agriculteurs martiniquais attendent des réponses concrètes du Gouvernement, qui répondront aux enjeux d’autonomie alimentaire, de pérennité et de développement de l’agriculture martiniquaise. Des propositions qui portent sur « La relance de l’agriculture martiniquaise ; la reconquête des terres agricoles ; la refonte des dispositifs d’accompagnement et de développement de l’agriculture ; l’adaptation et la simplification administrative et règlementaire ; la sortie du chlordécone et le développement de l’agroécologie ; le développement de l’autonomie alimentaire de la Martinique. » Et ledit communiqué de souligner ceci : « L’union des producteurs de banane de la Martinique, BANAMART, par la voix de son Président Alexis GOUYE pourtant présent à la réunion de travail du 29 janvier 2024, n’a pas souhaité s’associer à la rédaction et à l’envoi de cette plateforme de négociation au Gouvernement. » Fin de citation.

S. Letchimy, le 29 janvier (MI)

Dans sa communication liminaire, le 29 janvier dernier lors de cette réunion en Salle Camille Darsières de la CTM, Serge Letchimy énumérait des propositions que l’exécutif de la CTM entendait (déjà) présenter au gouvernement. A titre d’exemples, citons une « réforme et territorialisation du Poséi (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), l’objectif d’une autonomie alimentaire, la diversification agricole, une ouverture du Feader (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural) aux petits agriculteurs, une simplification des procédures d’accès aux aides, une meilleure application de la loi Egalim, l’accompagnement de la transition agro-écologique, un financement en urgence pour la trésorerie à court terme des petits planteurs de bananes, un étalement des dettes fiscales et sociales, la facilitation de l’installation des jeunes agriculteurs et la transmission », etc. etc.

Réunion du 29 janvier à la CTM (MI)

Et au chapitre – long car historique – des difficultés de nombre d’agriculteurs et d’agricultrices de Martinique, les concerné.e.s firent notamment état, toujours lors de cette réunion du 29 janvier dernier, de difficultés financières, nombreuses et parfois énormes, de problèmes récurrents d’approvisionnement en eau, d’aides « attendues et promises » qui n’arrivent pas, du fléau des chiens « divagants » et leurs mortelles attaques sur des animaux d’élevage, de tarifs et marges fréquemment qualifiées d’excessives (un euphémisme selon certain.e.s professionnel.le.s) qui seraient pratiqués et réalisées par la « grande distribution » de Martinique et ses diverses surfaces, d’une concurrence dite « déloyale » de produits importés « ne respectant pas les normes européennes et françaises », de multiples difficultés et « lourdeurs » administratives, de dossiers de demande de RSA « qui n’avancent pas depuis de longs mois », d’une « non-reconnaissance de nos semences locales », d’un manque d’intérêt pour les produits locaux, d’un « profond sentiment d’abandon », etc. etc. En résumé ? Les causes, hélas non exhaustives, d’un sentiment récurrent de détresse ressenti par des professionnel.e.s, qui ne peuvent que survivre de leur dur labeur quotidien. A suivre, forcément.

Mike Irasque

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