Le PNRM a organisé un séminaire sur les Espèces Exotiques Envahissantes en Martinique, attirant élus et acteurs locaux. Ces spécimens menacent la biodiversité, mais des solutions innovantes, telles que la sensibilisation des étudiants et l’utilisation de QR codes, ont été discutées lors du séminaire. Le CSRPN souligne la nécessité d’un plan d’action spécifique pour lutter contre ces espèces.
Dans une quête cruciale pour préserver la richesse naturelle de la Martinique, le Parc Naturel Régional (PNRM) ouvre un chapitre inédit dans la protection de la biodiversité. Ce mardi 30 janvier, la Villa FL au Lamentin devient le lieu d’une rencontre décisive. Élus, acteurs locaux et associations répondent à l’appel du PNRM pour un séminaire exclusif sur les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE). Alors que ces envahisseurs menacent l’équilibre écologique de notre île, cette réunion promettait des solutions innovantes et un engagement collectif en faveur de l’avenir environnemental de la Martinique.
La biodiversité menacée
Les EEE représentent l’une des principales causes d’érosion de la biodiversité, affectant tant les milieux terrestres qu’aquatiques. Ces intruses, en entrant en compétition avec les espèces autochtones, provoquent des déséquilibres écologiques majeurs. Leur capacité de prolifération, souvent supérieure à celle des espèces locales, associée à l’absence de régulation par des prédateurs, accentue la vulnérabilité de la Martinique face à cette menace.” Nous sommes parmi les territoires les plus exposés aux espèces envahissantes,” alerte Mélanie Herteman, écologue du CSRPN (Conseil scientifique régional du patrimoine naturel) et de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). “Leurs avantages sont peu fréquents, et l’effort financier nécessaire pour les combattre est considérable.”
Des solutions innovantes
Au cours de la matinée du séminaire, une pléthore de solutions innovantes a été abordée pour contrer la menace des EEE en Martinique. Parmi les idées discutées, la sensibilisation des étudiants s’est démarquée comme une stratégie clé pour instaurer une conscience précoce de la biodiversité et des enjeux liés aux EEE. De plus, l’élaboration de pièges spéciaux adaptés aux caractéristiques des espèces invasives a été soulevée comme une méthode potentielle pour contenir leur propagation. Une approche innovante propose l’utilisation de QR codes pour signaler promptement la présence d’espèces exotiques envahissantes, encourageant une participation active de la communauté dans leur surveillance. Plusieurs sites, tels que celui de la DEAL de la Martinique, offrent déjà l’accès à ces QR codes.
Afin d’aborder efficacement le défi des EEE, le CSRPN insiste sur l’importance d’établir un plan d’action spécifique. Pour ce faire, des formations destinées à développer des compétences spécifiques pour contrer ces espèces sont envisagées, soulignant ainsi l’approche méthodique et engagée nécessaire pour faire face à cette menace environnementale. “La mise en œuvre d’actions sur le terrain contribue à la préservation des espèces endémiques, comme cela a été observé dans de nombreux cas,” témoigne Christelle Beranger, chargée de mission au PNRM. “Cependant, en raison de leur niveau d’invasion, l’éradication complète de toutes ces espèces ne sera pas possible. Néanmoins, agir dès maintenant pourrait générer des effets considérables à long terme.”
Les solutions tangibles présentées au cours du séminaire offrent une perspective encourageante, soulignant que des interventions concertées peuvent véritablement infléchir la tendance négative des espèces invasives. Ces propositions concrètes apportent un souffle d’optimisme en renforçant la conviction que la coordination efficace des efforts peut atténuer l’impact néfaste de ces envahisseurs sur la biodiversité. “ En ayant une communication élargie, on pourra alors augmenter nos chances de réussite. Des solutions concrètes ont déjà été présentées et c’est une très bonne chose. Il n’y a qu’en agissant tous ensemble que l’on pourra lutter contre ces espèces,” termine Christelle Beranger.
Thibaut Charles