Le Directeur de la Mer en Martinique a écrit à André Berton (ATV) qui nous a transmis la missive.
De fait, au vu des infos qu’ils ont laissé apparaître, les marins-pêcheurs de Mq, semblent, sur fond de compétition syndicale,  balancer entre 2 positions fort différentes.
D’une part, Marie Adémar, lors d’un itw sur ATV, à la veille des blocages, annonçait clairement son intention d’obtenir des indemnités de l’ETAT, lequel est, en fait, celui qui a autorisé, in fine, la vente de Chlordécone dans ce pays. Tandis que le blocage effectif, celui qui semble animé par un responsable syndical de la CSTM, se réalisait sur le port, comme symbole du lieu où a été importé le produit incriminé et celui par lequel sortent les bananes de Martinique… La lettre qui suit du Directeur de la Mer  laisse entendre que l’Etat pourrait être jugé
(citons-le :>>
«Pour être coupable, il faut être jugé. Admettons que l'Etat le soit»

Ce que Directeur de la Mer en Martinique a écrit à André Berton

Monsieur le rédacteur en chef,

Comme vous le savez, le secteur de la pêche traverse une période
difficile, du fait notamment des conséquences de la contamination des
sols par la molécule de la chlordécone, et ses incidences sur les
espèces marines.
L'Etat a toujours recherché le dialogue, qu'ont jusqu'à présent refusé
les adeptes de la manière forte après une semaine de tentative.
En plus des mesures qu'il a déjà prises, notamment pour aider ce
secteur, l'Etat poursuit ses travaux pour la mise en oeuvre de solutions
pérennes face à un problème qu'il n'a jamais nié,  et cela pour répondre
à une inquiétude légitime de la profession.

Mais fort est de constater que l'expression de cette inquiétude, par le
blocage du port, n'est pas, lui, légitime, en particulier en période de
fêtes, allant ainsi à l'encontre d'une tradition fondamentale de ce
pays, qui n'est même pas respectée. Sans parler des conséquences
économiques désastreuses de l'expression de ce mécontentement, par
rapport à des entreprises martiniquaises qui ne pourront pas compter sur
cette même période , en général bénéfique pour elles.

Les meneurs de l'intersyndicale , qui exigent une aide d'urgence, n' ont
pas encore fait savoir à quelle hauteur cette aide, appelée
indemnisation, s'élèverait. On parle de 100000 € par marin pêcheur....

Pour indemniser, il faut être coupable. Pour être coupable, il faut être
jugé. Admettons que l'Etat le soit, il conviendrait alors que la
situation rencontrée par les professionnels soit évaluée . Cette
évaluation devra se faire alors au cas par cas, dans la transparence et
dans l'équité, avec à l'appui tout document de nature à mesurer le
préjudice éventuel. Or, jusqu'à présent, rien de tout cela.

Enfin, dans cette affaire, et sur fond de rivalités internes au Comité
des pêches, dont le président a été élu, faut-il le rappeler, à 60% des
voix,  on aura aussi oublié les enjeux véritables :

- la protection de la santé publique,
- la confiance qu'il convient de restaurer entre marins pêcheurs de la
Martinique et les martiniquais,
- la pêche de demain qui a besoin d'un plan d'accompagnement pour
surmonter les difficultés que rencontre ce secteur actuellement.

Voici le message que je souhaite faire passer et cela, si vous le voulez
bien, avec votre appui.

Je vous en remercie par avance
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