Jean-Noël Degrace, dans un récent post sur LinkedIn, s’interroge sur la notion de canicule dans les îles tropicales, notamment aux Antilles. Pourquoi ce phénomène météorologique, bien connu et redouté dans l’hexagone, n’est-il pas reconnu dans ces îles paradisiaques? Tentons d’éclaircir cette question.


Lorsqu’on pense aux Antilles, on imagine souvent un climat tropical, chaud et humide. Mais la notion de canicule, couramment reconnue dans l’Hexagone, semble absente de cette région. Pourquoi cela? Jean-Noël Degrace évoque plusieurs raisons.

Premièrement, il n’y a pas d’épisodes meurtriers comme dans l’hexagone. Les seuils de canicule en France sont définis en fonction des durées de retour et en collaboration avec les autorités de santé. Aux Antilles, ces seuils ne semblent pas définis, car selon les mesures actuelles de la température sous abri, elles ne s’écartent pas vraiment des normales. De plus, les alizés, ces vents frais, rafraîchissent l’atmosphère. Mais quand ces vents sont coupés pendant plusieurs semaines, en raison d’une activité cyclonique, et que la température de l’océan côtier grimpe à 31°C, la situation change.

En considérant des températures record récentes, comme les 36,6°C à Rivière-Salée, et en prenant en compte l’humidité ambiante, l’indice ressenti peut monter entre 45 et 50°C, équivalent à la sensation lors des fortes canicules en métropole. Et ce, sur une durée bien plus longue que les trois jours généralement requis pour définir une canicule en métropole.

Le bulletin climatologique de MétéoFrance Martinique pour le mois d’août montre une augmentation des températures, notamment +1,1°C au-dessus des normales à la station de référence du Lamentin. Les changements climatiques, phénomène bien connu, ne laissent présager rien de bon pour les années à venir. Depuis les années 60-70, l’augmentation est d’environ 0,25°C par décennie aux Antilles. Des études prévoient même une hausse de 2,5°C autour de 2050 pour les températures maximales journalières.

Alors, qui prendra l’initiative de définir la canicule pour les Antilles? Qui établira un système de vigilance et d’alerte adapté à cette région? Comme le dit si bien le proverbe créole cité par monsieur Degrace : “Pran douvan avan douvan pran’w”, soit, en somme, anticipons les problèmes avant qu’ils ne deviennent insurmontables

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