Un Covid même léger n’est pas sans conséquence sur les organes vitaux.

Des séquelles à long terme peuvent survenir après une infection par le Sras-CoV-2. Une étude allemande s’est concentrée sur les patients qui avaient fait un Covid léger. Sujet éclairant à l’heure où Omicron, variant moins agressif, balaye tous les autres.

C’est sans doute l’étude la plus exhaustive sur le sujet qu’a publié, il y a une semaine, une équipe de chercheurs sur la santé des habitants de la ville de Hambourg (Allemagne. )

C’est pour son focus sur les fonctions spécifiques des organes d’individus après une infection légère à modérée par le SRAS-CoV-2 par rapport aux témoins de la population générale que l’étude est particulièrement intéressante.

Ainsi 443 personnes, âgées de 45 à 74 ans, ont été suivies dix mois après leur infection au Sras-CoV-2 avec une infection légère ou modérée. Tous les sujets pour lesquels l’infection a nécessité une hospitalisation ont été exclus de l’étude.

Séquelles aux poumons, cœur, reins…

Pour comparer leurs résultats, les chercheurs ont constitué un groupe témoin de 1.328 individus suivis depuis longtemps (même avant le Covid). Ils ont alors évalué, pour chaque groupe, l’état pulmonaire, cardiaque, vasculaire, rénal et neurologique.
Ainsi, ils ont pu mesurer l’impact du Covid “léger” sur le corps humain et leurs résultats sont assez édifiants comme le résume Science et Avenir.

– Poumons : réduction d’environ 3% du volume pulmonaire et légère augmentation de la résistance des voies respiratoires.
– Cœur : diminution moyenne de la force de pompage de 1 à 2% (et donc nette augmentation des risques); augmentation de 14% du taux de troponine (protéine qui sert à réguler la contraction cardiaque), et de 41% du peptide natriurétique NT-proBNP, dont l’élévation peut être le signe d’une insuffisance cardiaque ou d’autres pathologies.
– Reins : diminution de la fonction rénale d’environ 2%.
– Système cardiovasculaire : signes d’antécédents de thrombose veineuse deux à trois fois plus fréquents que dans le groupe témoin.
– Cerveau : aucune détérioration n’a été observée dans la structure ni dans les performances cognitives.
– Qualité de vie (dépression, anxiété, symptômes somatiques) : aucune différence significative entre le groupe de patients Covid et le groupe témoin.

L’importance d’un suivi post-Covid

En conclusion, les auteurs évoquent des dégâts mineurs mais non négligeables. “Les sujets se sont apparemment remis d’une infection légère à modérée par le SRAS-CoV-2” mais ils “présentent des signes d’affection multi-organes liée à la fonction pulmonaire, cardiaque, thrombotique et rénale sans signe de lésion cérébrale structurelle, d’altération neurocognitive ou de qualité de vie”.
Et les auteurs d’appeler les services de santé à réaliser un suivi post-Covid pour tous les plus de 45 ans. “Un dépistage systématique de la fonction multi-organes, même après une infection légère à modérée par le SRAS-CoV-2 permettra d’identifier les personnes à risque et d’initier des thérapies préventives appropriées.”

Et Omicron là-dedans?

Très éclairante, cette étude permet d’évaluer les conséquences d’un Covid même léger comme semble l’être le variant Omicron. Son extraordinaire transmissibilité devrait ainsi être un signal. Ce Covid touchera beaucoup plus de sujets et provoquera, mécaniquement, plus de séquelles. Dire qu’un variant est plus doux friserait alors à l’hérésie comme le martèle le docteur Katherine J. Wu. “Le Covid-19 n’a pas besoin d’être grave sur le plan médical pour faire des ravages.”

Reste une limite à cette étude: l’âge des sujets suivis (45 à 74 ans). Autant dire qu’on ne connaît toujours pas les conséquences d’une évolution légère ou modérée de Covid-19 chez les enfants, les adolescents et les adultes de moins de 45 ans.

Stéphane Sicard

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