Par Rachida Boughriet pour www.actu-environnement.com – « Les climatologues sont formels : nous allons dans la mauvaise direction », prévient l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en publiant, le 13 septembre, le nouveau rapport intitulé United in ScienceCe rapport dresse le bilan des publications scientifiques les plus récentes traitant du changement climatique, de ses incidences et des réactions qu’il suscite. Il confirme que les concentrations de gaz à effet de serre « continuent d’augmenter et d’atteindre des pics sans précédents ». Malgré la baisse des émissions mondiales de carbone d’origine fossile pendant le confinement, les taux planétaires d’émissions de CO2 en 2022 (de janvier à mai) seraient supérieurs de 1,2 % à ceux de la même période en 2019, « en raison d’augmentations aux États-Unis, en Inde et dans la plupart des pays européens ».

Les experts estiment qu’il faudrait consentir à des réductions des émissions « sept fois plus fortes d’ici à 2030 pour nous conformer à l’Accord de Paris, et limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles ».

Les sept dernières années (de 2015 à 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées, souligne l’OMM. « La probabilité que la température moyenne durant l’une des cinq prochaines années dépasse de 1,5 °C celle qui prévalait entre 1850 et 1900 est de 48 %. Compte tenu de la persistance du réchauffement climatique, nous ne pouvons pas exclure un franchissement de points de bascule dans le système climatique », alerte l’agence onusienne.

Les conclusions du rapport « sont sans équivoque » et soulignent « l’urgence d’atténuer les émissions et de s’adapter aux évolutions ». D’après le Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue), de nouveaux engagements nationaux d’atténuation pour 2030 laissent entrevoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais « ils restent insuffisants ». Ils devraient être « quatre fois plus ambitieux » pour nous remettre sur la voie d’une limitation du réchauffement à 2 °C et « sept fois plus » pour une limitation à 1,5 °C.

Selon les estimations (établies avec une probabilité de 66 %) pour le XXIe siècle, le réchauffement planétaire se situera à 2,8 °C (entre 2,3 °C à 3,3 °C), si l’on s’en tient aux politiques actuelles, ou à 2,5 °C (entre 2,1 °C et 3,0 °C), si l’on respecte les engagements nouveaux ou actualisés. « Collectivement, s’ils s’en tiennent aux politiques actuelles, les pays ne parviendront pas à respecter leurs engagements nouveaux ou actualisés », prévient le Pnue.

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