Photo: Melody MOUTAMALLE,



Intervention de 
Melody MOUTAMALLE,

Elue déléguée Président de la Commission Ad Hoc Mémoires et transmissions


Bonjour à toutes et tous,

Je m’exprime en tant que Présidente de la commission Ad hoc Mémoires et Transmissions (avec un s car plusieurs Mémoireset plusieurs formes de transmissions)

Les travaux de la commission sont la traduction d’un engagement du projet de Mandat du Maire (Ndr: Didier Laguerre et répond  à l’actualité mémorielle criante et du besoin de transmission au plus large.

Le Maire a fixé une feuille de route:

la mobilisation au sein de la commission de personnes ressources, expert.es en histoire, sociologie, pédagogie, psychiatres, psychologies, jeunes chercheur.e.s, représentant.es d’associations militantes sur les questions de mémoires, d’identité, des militants dit « RVN » etreprésentant.e.s de citoyen.n.e.s :
o une véritable représentativité de toutes les composantes de la population martiniquaise
des représentants du MIR, Tous créoles, comité devoir de mémoire, Oliwon la caraïbes, du Conseil des Sages, …
Qui sont 32 membres
Par ailleurs, le Maire et les membres de la Commission souhaitent vraiment une large concertation citoyenne
o Ni un travail à huit clos ni une rencontre de sachants…
o Demande d’une communication adaptée et d’un travail de concertation et pédagogie
Les objectifs de la commission sont :
o Engager une réflexion et un plan d’actions sur les dénominations et symboles qui posent problèmes au regard du passé colonialiste ou esclavagiste des personnes ainsi mises à l’honneur dans l’espace public
o La mise en place de nouvelles références
o La mise à disposition d’outils digitaux et pédagogiques
o La mise en place de lieux de mémoires qui participeront à une appropriation large et à la nécessaire transmission

3 rencontres ont eu lieu depuis l’installation de la commission le 20 juillet :

o Les travaux ont porté tout d’abord sur la lecture césairienne et le positionnement de la Municipalité jusqu’à la période récente qui était de préserver des symboles de la période coloniale mais également
de les décentrer avec par exemple : Joséphine et Desnambuc sur la Savane,
les contrebalancer avec des références anticoloniales ou anti escalavagistes, c’est le cas avec la statue du 22 mai à Trénelle ou encore l’œuvre commandée de KhoKho René Corail des 2 côtés de la porte du tricentenaire, désormais parc Aimé Césaire,
De faire émerger de nouvelles références avec des symboles ou dénominations thématiques en hommage aux insurgés et aux marrons ou encore héros de la décolonisation dans les quartiers foyalais : exemple Lumina Sophie, La Mulatresse Solitude à Dillon, Amilcar Cabral, Maurice BISHOP, Leopold BISSOL…qui a une statue près du Kanal au pied de l’Ermitage.
o Des échanges et propositions ont été formulés puis actés par le Maire sur le déboulonnage de la statue de Desnambuc et la volonté de le faire dans un temps rapide mais cela a été mis en exécution avant l’intervention municipale, par les militants, comme on a pu le constater.
o Suite à l’appel à la destruction de la Porte du Tricentenaire les membres de toutes tendances de la Commission ont insisté  sur le fait de ne pas se précipiter pour renommer ou proposer de nouvelles références, mais prendre le temps d’une large concertation et de faire preuve de pédagogie au plus large.

Aussi, plusieurs orientations et projets sont en cours,  il est prévu :

1. la mise en place d’un appel à intervention et valorisationartistique et historique sur la porte du Tricentenaire pour en faire un Mémorial de la décolonisation.

2. La communication avec la mise en place d’une page internet dédié aux travaux mais aussi d’un facebook et le live des travaux de la commission et le développement d’une animation numérique.

2. Des propositions ont été faites pour changer les dénominations qui sont contestées notamment celle de Blénac et Galliéni qui ont contribué pour l’un au Code Noir et l’autre à des thèses racistes et a un génocide, et feront l’objet d’une  large concertation avec un prochain forum  citoyen qui est programmé le 22 octobre, le lieu vous sera communiqué ultérieurement. L’orientation est de choisir de nouvelles dénominations mais de mettre des plaques explicatives en gardant l’ancien nom également : par exemple : Ex rue blénac et des explications sur le changement de nom.

Par exemple a été proposé par des membres : Christiane Eda Pierre, cantatrice pour la rue Galliéni (petite fille Nardal) ou encore Les insurgés du Carbet de 1822 pour Blenac, ou encore Epiphane de MOIRANS qui est l’un des premiers abolitionnistes.

Mais c’est une plus large concertation qui est demandée pour choisir et proposer avec des consultations digitaleset aussi des forums citoyens et au plus près des habitants, riverains et commerçants des rue en questions.
On est en train de réfléchir à un micro trottoirs en partenariat avec une télé locale afin d’être au plus près des habitants.
D’autres symboles ont pu être contestés auxquels il faudra proposer un traitement explicatif de leur vie contrastée sans pour autant les faire disparaitre…

3. Un cycle de conférences est prévu également :

o Conférence sur la lecture césairienne et son actualisation aujourd’hui
o Une Conférence sur la capitalisation des travaux réalisés récemment par le Conseil des Sages mais aussi par le comité devoir de mémoire dans les années 2000 qui avait fait un ensemble de propositions sur ces questions qui n’avaient pas pu aboutir pour des raisons financières ou autres :
o Une crypte en forme de cale de bateau négrier racontant l’évolution historique jusqu’à aujourd’hui
o Le Mur de la dignité à la place de la statue de Desnambuc (pseudonyme de personnes esclavagisées ayant notamment participé à des insurrections ou marronages)
o L’histoire nomade avec des QR code avec les explications sur les symboles et dénominations du centre ville.
o La restitution d’un travail en cours porté notamment par Nadia CHONVILLE sollicitée par le Conseil économique et sociale sur les représentations genrées dans l’espace public et notamment un catalogue des représentations féminines au centre ville.
o Une conférence sur une étude comparative sur le traitement des questions mémorielles chez nos voisins caribéens
o des parcours pédagogiques et collectifs sur le centre ville et les quartiers pour mieux partager et transmettre sur les lieux chargés de symbole ou sur le patrimoine
o un cycle de conférences avec le conseil municipal des jeunes et des associations de jeunes sur les questions mémorielles et d’identité
o La mise en commun avec les autres communes engagées sur les questions mémorielles et le travail d’identification des symboles et dénominations contestées.
o Le partenariat plus important avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, dont la Ville assurer la 1ere Vice Présidence.

Toutes ces actions sont en cours d’élaboration ou en cours de mise en oeuvre. Cela prend du temps car nous souhaitons une véritable coconstruction citoyenne. Plusieurs point d’avancement seront fait car ces travaux dureront le temps du mandat c’est-à-dire sur 6 ans.

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