Lundi 30 et mardi 31 mai se tient à Bruxelles un sommet européen exceptionnel, plus de trois mois après le début de la guerre en Ukraine. Au menu des discussions : le sixième train de sanctions contre Moscou, l’aide d’urgence, la sécurité alimentaire et la défense européenne.

C’est un Conseil européen extraordinaire sous tension qui se tient ce lundi 30 mai“, annonce RFI. “Défense, sanctions contre la Russie, aide à l’Ukraine, énergie“, beaucoup de sujets seront sur la table des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE durant ce sommet [Le Point].

D’abord, “les Vingt-Sept vont tenter lundi matin de trouver un accord sur le volet pétrolier de leur sixième paquet de sanctions contre la Russie“, puis ils se rencontreront dans le cadre d’un “nouveau sommet centré sur l’Ukraine dans l’après-midi“, indiquent Les Echos.

De nouvelles sanctions contre Moscou difficiles à valider

Dimanche 29 mai, les représentants des Vingt-Sept ont examiné “une solution pour débloquer le 6e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie, dont la mesure phare est un embargo pétrolier d’ici la fin de l’année“, relate TV5 Monde. Mais tous les Etats membres ne partagent pas ce point de vue. Pour la Hongrie, “très dépendant[e] de la Russie au plan énergétique mais aussi très proche du Kremlin“, il n’est “pas question […] de soutenir une telle mesure sans des garanties fermes de la part de l’Union européenne“, explique Le Figaro.

Budapest réclame à la fois des délais particuliers et des aides financières pour l’aider à revoir son approvisionnement, notamment via l’oléoduc Adria qui part de Croatie, et pour adapter ses raffineries“, détaillent Les Echos. “Les discussions sont [actuellement] toujours en cours au Coreper (réunion des ambassadeurs européens) et les sanctions proposées ont un peu évolué“, rapporte Le Point. Une solution consisterait “à limiter l’embargo européen […] au pétrole russe transporté par voie maritime – environ les deux tiers des importations de l’UE – pour se laisser le temps de régler plus tard la question des oléoducs terrestres” [Les Echos].

Pour l’heure, “les tentatives de négociation d’un compromis de dernière minute pour amener la Hongrie à soutenir les sanctions contre le pétrole russe avant le sommet des dirigeants européens de lundi” ont échoué, rapporte Politico. Le média rappelle que “l’absence d’accord sur toute mesure visant à limiter le marché européen du pétrole russe serait une grande victoire pour le Kremlin, qui compte sur ces revenus pour financer son invasion de l’Ukraine“.

C’est l’unité de l’Union qui est en jeu dans le cadre de ces négociations. Pour rappel, alors que “les cinq précédents [paquets de sanctions] avaient été validés en un temps record“, le sixième paquet n’est “toujours pas adopté” quatre semaines après la proposition de la Commission européenne [Les Echos]. “Après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, nous avons vu ce qui peut arriver lorsque l’Europe est unie. […] Espérons que cela continue ainsi“, a déclaré le ministre allemand de l’Economie Robert Habeck cité par Midi Libre. Lors d’une conférence de presse hier, il a invité les Etats membres à parler d’une seule voix, craignant que “l’union commence déjà à se désagréger“, poursuit le journal.

Conseil de guerre à Bruxelles

Ce sommet européen s’apparente à un “conseil de guerre à Bruxelles“, fait savoir Le Point. “Exclusivement consacré à la guerre en Ukraine et ses conséquences“, il sera notamment question d’un “soutien économique à [Kiev]” car le pays “voit son PIB s’effondrer“, avec une estimation de “30 à 50 % de baisse cette année” [Europe 1]. “Un nouveau prêt de neuf milliards d’euros va être discuté”, poursuit le média.

Selon Valérie Gas, du service politique de RFI, “l’ambition de l’Union européenne [est de] prendre le leadership dans le soutien à l’Ukraine qu’il s’agisse de l’aide d’urgence ou de la reconstruction à plus long terme“.

“L’Europe va-t-elle transformer l’occasion en marquant un point victorieux au prochain Conseil européen ?“, s’interroge La Tribune, alors que la défense européenne sera l’un des principaux sujets à l’ordre du jour. “Les dirigeants européens devront décider lundi à Bruxelles s’ils concourent à la nécessité de renforcer les capacités de défense de l’Europe mais aussi sur celle d’investir en commun dans l’industrie de défense européenne“, expliquent Les Echos. En effet, les Vingt-Sept doivent “se mettre d’accord pour se coordonner dans les achats d’armements, alors qu’un certain nombre de pays se sont défaits de leurs stocks pour fournir l’armée ukrainienne” [Europe 1].

En outre, “la sécurité alimentaire doit être débattue” avec notamment la mise en place d’un “corridor de solidarité” agricole qui passerait par la Roumanie et la Pologne, indique Europe 1.

Enfin, pour accroître l’indépendance énergétique de l’Union européenne à l’égard de Moscou, “une enveloppe de 200 milliards d’euros pourrait être débloquée” afin de financer “les investissements dans les énergies renouvelables et dans la diversification des approvisionnements” [Europe 1].

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