Ce jeudi 1er février, le gouvernement a suspendu le plan Écophyto, qui établit des objectifs de réduction de l’utilisation de pesticides dans les cultures françaises. Une mesure mise en place pour tenter de mettre fin à la grogne des agriculteurs. Source : www.linfodurable.fr

Afin d’apaiser la colère des agriculteurs, le gouvernement a dévoilé jeudi 1er février sa feuille de route lors d’une conférence de presse. Parmi les nouvelles mesures adoptées, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé la mise en “pause” du plan Écophyto. Explications.

Mise en pause

En fin d’année dernière, le gouvernement a présenté la quatrième version du plan Ecophyto. Baptisée “stratégie Écophyto 2030“, l’initiative visait à diminuer de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030 par rapport à la période 2015-2017.

Alors qu’il devait être introduit en début d’année 2024, avec un engagement financier de l’État à hauteur de 250 millions d’euros, le plan a finalement été suspendu sur décision du ministère de l’Agriculture. “Nous allons remettre sur l’ouvrage le plan Ecophyto, le mettre donc en pause, le temps d’en retravailler un certain nombre d’aspects, de le simplifier”, explique Marc Fesneau.

Même son de cloche du côté du Premier ministre, Gabriel Attal, qui avait affirmé peu auparavant qu’Ecophyto serait “mis à l’arrêt le temps de mettre en place un nouvel indicateur” pour remplacer l’actuel, le Nodu”, qui mesure l’usage des molécules par les exploitants, et qui est vivement contesté par une grande partie des organisations agricoles.

Quatre versions du plan

Déployé en 2008, à la suite du Grenelle de l’environnement, le plan Ecophyto initial visait à diminuer de moitié l’usage des produits phytopharmaceutiques, aussi appelés pesticides, dans un délai de dix ans. Pourtant, cette première version est considérée comme un “échec” par les auteurs d’une étude publiée en 2017 dans les Cahiers Agricultures, puisqu’ils déclaraient à ce propos qu'”au cours des cinq premières années de son application, la consommation de ces produits a augmenté”.

Devant la difficulté anticipée d’atteindre les objectifs fixés d’ici 2018, le gouvernement a pris l’initiative de lancer “Ecophyto II” en octobre 2015, avec pour but d’apporter, selon le site du ministère de l’Agriculture, “une nouvelle impulsion pour atteindre l’objectif de réduire les usages de produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici 2025…”

Suite à cette décision, nouveau rebondissement puisqu’un troisième plan baptisé “Ecophyto II+” est dévoilé en novembre 2018, et ce afin de “consolider les actions structurantes” du plan précédent. En dernier lieu, la Première ministre Élisabeth Borne annonce un nouveau report en février 2023, puis le lancement du plan “Ecophyto 2030”, finalement mis en pause ce jeudi 1er février.

Les critiques pleuvent

Suite à l’intervention de Gabriel Attal et de ses ministres, les réactions des écologistes et des ONG n’ont pas tardé. Sur son compte X, Sandrine Rousseau, députée Ecologiste à l’Assemblée nationale, déclare : “le plan Ecophyto est un plan d’aide à la réduction des pesticides. Telle est la réponse du gouvernement au problème de revenu agricole. C’est dramatique pour notre santé et pour la biodiversité.”

De son côté, Jean Burkard, directeur du plaidoyer du WWF France, ajoute à l’AFP : “la pollution chimique est l’un des principaux facteurs responsables du déclin de la biodiversité animale et végétale, au même niveau que le changement climatique”, qualifiant cette pause de “signal désastreux” en matière de transition écologique.

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