Par Le Parisien avec AFP

C’est une déclaration particulièrement forte qui intervient au moment où les Antilles sont frappées par des violences. Le gouvernement est « prêt » à parler de l’autonomie de la Guadeloupe, département touché par une violente crise, a indiqué dans la nuit de vendredi à ce samedi, heure de Paris, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, annonçant également la création de « 1000 emplois aidés pour les jeunes ».

Lors des réunions de ces derniers jours pour tenter de résoudre la crise, née d’un refus de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 avant de s’élargir à des revendications sociales, « certains élus ont posé la question en creux de l’autonomie », a déclaré Sébastien Lecornu dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens. « D’après eux, la Guadeloupe pourrait mieux se gérer d’elle-même. Ils souhaitent moins d’égalité avec l’Hexagone, plus de liberté de décision par les décideurs locaux. Le gouvernement est prêt à en parler, il n’y a pas de mauvais débats du moment que ces débats servent à résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens », a poursuivi le ministre.

34,5 % de la population sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage de 19 %

Sébastien Lecornu a également annoncé le financement de « 1000 emplois aidés pour les jeunes, avec un accompagnement spécifique et une formation, dans le secteur non marchand, pour soutenir les collectivités ou les associations sociales, sportives, environnementales du territoire ». En Guadeloupe, 34,5 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté national, avec un fort taux de chômage (19 %), notamment chez les jeunes (35 % en 2020 contre une moyenne nationale de 20 %).

Pour tenter d’apaiser les esprits et mettre fin aux violences, le gouvernement a auparavant indiqué qu’il repoussait au 31 décembre la mise en œuvre de l’obligation vaccinale des soignants et pompiers en Guadeloupe comme en Martinique, où la contestation a fait tache d’huile. Sébastien Lecornu et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont aussi annoncé la levée des suspensions pour les personnels qui accepteront un accompagnement individuel. Ceux qui refuseront « poursuivront leur suspension ».

Cette annonce « ne change rien : nous ne sommes pas satisfaits de cette décision. Nous demandons le retrait de l’obligation vaccinale, car notre liberté de choisir est bafouée, et le retrait du passe sanitaire qui empêche tout le monde de vivre », a réagi Sormain Sandrou, secrétaire général adjoint de l’UTS-UGTG du CHU de Pointe-à-Pitre, présent sur le piquet de grève devant l’établissement.

Tirs à balles réelles sur forces de l’ordre et journalistes en Martinique

Par ailleurs, le préfet de Guadeloupe « a décidé la prorogation du couvre-feu de 18 heures à 5 heures jusqu’au lundi 29 novembre 2021 à 5 heures ». Jeudi, le préfet de Martinique a, lui, instauré un couvre-feu « de 19 heures à 5 heures jusqu’au retour au calme ». Ce qui avait commencé il y a quelques jours dans ces deux îles avec des blocages et des piquets de grèves a vite dérapé en violences contre les forces de l’ordre, incendies et pillages. Plusieurs policiers ont été de nouveau la cible de tirs à balles réelles et au plomb dans la nuit de vendredi à samedi en Martinique et en Guadeloupe, sans être blessés, a-t-on appris de source policière.

Un policier du Raid a reçu un plomb dans son gilet pare-balles au niveau d’un rond-point à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Un autre policier a également été touché par un plomb à proximité de pilleurs, sans le blesser. Dans le quartier des Abymes, des policiers ont été visés par des tirs à balles réelles mais n’ont pas été touchés, ainsi que des policiers qui circulaient en voiture.

A Fort-de-France en Martinique, des policiers ont été également visés par des « coups de feu » alors qu’ils intervenaient dans une station-service où des pilleurs tentaient de voler des bouteilles de gaz, selon cette source. Un véhicule de la police a été impacté par des tirs, mais aucun de ses occupants n’a été blessé.

La veille, dans la nuit de jeudi à vendredi, dix policiers avaient été légèrement blessés, dont cinq par balles et cinq autres par des projectiles.

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