Mes chers collègues,
Avant de passer au premier point de l’ordre du jour, je souhaite vous faire part de ma très grande préoccupation – que je sais largement partagée parmi vous – devant la montée inquiétante d’un climat de tension dans notre Martinique.
En effet, sur un fond de mal-être diffus d’une acuité sans précédant, on assiste à la multiplication d’actes de violence de toute nature, aux motivations diverses et qui, de plus en plus souvent, connaissent ou risquent de connaître des développements dramatiques.
Cette situation résulte, nous le savons, d’une accumulation de problèmes mal résolus, à cause bien souvent, d’une insuffisante prise en compte, par ceux qui nous gouvernent, des réalités de notre ile.
A une situation économique et sociales constamment préoccupante, sont venues s’ajouter les conséquences, notamment sanitaires, de la pollution

aux pesticides d’une importante partie de nos terres, de nos cours d’eau et de nos milieux aquatiques. Et, depuis quelques mois, notre population est de surcroit confrontée aux multiples problèmes (sanitaires, sociétaux, économiques et sociaux) de l’épidémie aux Covid 19.
Une frange de notre jeunesse est plongée dans un véritable désarroi. Faute de perspectives d’avenir, elle se passionne pour le passé. Un passé douloureux qu’elle ne peut d’emblée aborder avec sérénité dans toute sa complexité.
Elle pousse un cri, à sa manière. Il faut l’entendre ! Mais, surtout, il est urgent de lui ouvrir les portes de l’écoute et du dialogue.
Le dialogue ne permet pas seulement de confronter les points de vue. Il crée les conditions de mise en oeuvre d’actions collectives qui seules peuvent ouvrir la voie à un changement répondant aux besoins et aux aspirations du peuple martiniquais.
Je considère qu’il est de notre responsabilité, à nous élus, de promouvoir ce dialogue. Et pour cela d’appeler à l’arrêt de l’engrenage de la violence, en faisant comprendre que celle-ci ne résoudra pas les

problèmes qui se posent mais qu’elle ne peut être que génératrice de catastrophes dont nos jeunes risquent à coup sûr d’être les premières victimes.
Alors, je vous le demande : ne pouvons-nous pas lancer ensemble un tel appel à l’occasion de cette plénière ? Ne pouvons-nous pas lancer un tel appel en nous unissons au delà de toutes nos différences et de toutes nos légitimes divergences ?
Ce sera le premier temps d’un certains nombres d’initiatives qu’il nous faudra ensuite envisager de prendre pour redonner à notre Martinique toutes les chances de construire un vivre ensemble porteur d’avenir.
C’est en tout cas, la proposition que je vous fais. Elle peut, si vous en êtes d’accord, faire l’objet d’un texte qui n’a pas besoin d’être long et qui pourrait être adopté demain.

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