Mayotte, 101ème département français, est actuellement en proie à une grave crise de l’eau. Au-delà des pénuries et des difficultés d’approvisionnement, la situation met en lumière des défis sanitaires majeurs et soulève des questions sur les inégalités territoriales.

Sur l’île de Mayotte, située non loin de Madagascar, l’eau potable est devenue une denrée rare. De nombreuses régions, en particulier celles situées en altitude, ne reçoivent de l’eau que quelques heures par jour. Les habitants doivent souvent se contenter de l’eau fournie entre 10h et 14h. Certains voisins, vivant sur des collines plus élevées, n’ont pas vu une goutte d’eau depuis juillet, les forçant à se déplacer chez des proches pour remplir leurs seaux.

La qualité de l’eau elle-même est également préoccupante. Bien que les autorités locales affirment qu’elle est potable, les résidents sont obligés de la laisser couler pendant plusieurs minutes pour éliminer la boue des vieux réseaux, avant de la faire bouillir pendant cinq minutes. Malgré ces précautions, l’eau ne doit pas être consommée après 48 heures pour éviter les risques sanitaires.

L’impact économique est tout aussi alarmant. À Mayotte, un pack d’eau coûte entre 5,60€ et 8€, alors qu’en métropole, où l’eau potable est disponible 24h/24, le même pack ne coûte que 1,15€.

L’accès à l’eau est encore plus compliqué pour les 30% des familles mahoraises qui n’ont pas d’eau courante à domicile. Elles dépendent des bornes fontaines monétiques (BFM), qui sont insuffisantes en nombre et souvent soumises aux mêmes coupures que le reste du réseau. Le résultat ? De longues files d’attente dès 3h du matin, où adultes et enfants attendent des heures pour obtenir suffisamment d’eau pour 24 à 48 heures. Ces rassemblements massifs sont de véritables foyers d’épidémies.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) alerte actuellement sur le risque d’épidémies de maladies oro-fécales, notamment l’hépatite A, la polio, la typhoïde et le choléra, en plus de la dengue et du paludisme. Des foyers de ces maladies ont été identifiés, et une augmentation notable des cas de gastro-entérites et d’infections à staphylocoques a été observée.

Avec le plus grand désert médical de France, Mayotte est mal équipée pour faire face à cette crise sanitaire. La majorité des postes d’urgentiste sont vacants et plusieurs dispensaires sont actuellement fermés par manque de personnel.

Alors que les résidents tentent de faire face à la situation actuelle, l’avenir s’annonce encore plus sombre. Les réserves d’eau devraient être épuisées d’ici novembre, bien avant l’arrivée de la saison des pluies en janvier. La crise ne fait que commencer et il est urgent de trouver des solutions pour éviter une catastrophe humanitaire.

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